Le vaste navire de croisière de luxe avait échoué de nuit devant l'île du Giglio, au large de la Toscane, au milieu des eaux glacées en ce 13 janvier 2012. Le bateau s'était approché trop près des côtes, avait heurté les récifs.
Le bilan final allait monter jusqu'à 32 morts.
Morts ensemble
Le Concordia, qui transportait 4 229 personnes dont 3 200 touristes venant de quelque 70 pays et un millier de membres d'équipage, s'est échoué alors que de nombreux passagers étaient en train de dîner.
Parmi eux, le Guadeloupéen Mickaël Blémand, 25 ans et sa compagne, Mylène Litzler, 23 ans. Le couple avait embarqué à bord du navire le dimanche 8 janvier 2012, à Marseille pour une croisière d'une semaine en Méditerranée, pour fêter l'anniversaire de la jeune femme.
Mickaël, agent de sécurité et Mylène, vendeuse, se faisaient une joie de quitter Sarcelles, en région parisienne, où ils vivaient. Ensemble depuis 5 ans, ils devaient se rendre en Guadeloupe, pour que Mickaël présente sa compagne à sa famille. Un voyage reporté au mois d'août. Il avait donc choisi de faire une croisière.
L'espoir avant la terrible confirmation
Le soir du drame, ils avaient laissé un dernier message téléphonique à leurs proches, leur annonçant avoir enfilé des gilets de sauvetage et s'apprêter à monter dans les canots de sauvetage. Peu après, ils étaient portés disparus.
Pourtant, au lendemain du naufrage, la cellule de crise de la compagnie Costa avait affirmé aux parents de Mylène que les amoureux faisaient partie de la liste des survivants, allant jusqu'à déclarer qu'ils étaient dans un bus en direction de Marseille... Des bus, les parents de Mylène en verront passer plusieurs, mais aucune trace du couple. Des heures, des jours, des semaines d'angoisse pour les deux familles, restées soudées. Très vite, les parents de Mickaël avaient pu rejoindre l'Italie, pour être au plus près des recherches.
Les corps seront repêchés le 22 février (2012), dans la partie immergée du Costa Concordia, soit plus d'un mois et demi après le naufrage du paquebot. Reconnus grâce à un tatouage et des objets personnels. Leurs dépouilles ont officiellement été identifiées début mars.
Francesco Schettino, commandant du navire, se voit toujours comme un bouc émissaire
Le commandant du navire Francesco Schettino, condamné par la suite à 16 ans de prison, a tardé à faire sonner l'alarme et fut en outre l'un des premiers à quitter le navire. Les gens ont paniqué lorsque l'électricité a été coupée, plongeant le bateau dans l'obscurité.
L'évacuation a commencé plus d'une heure après la collision, alors qu'à ce stade tous les canots de sauvetage situés sur un côté du navire étaient inutilisables.
L'ancien capitaine a été condamné en 2015 pour sa responsabilité dans plusieurs homicides, l'accident maritime ainsi que l'abandon du navire avant que tous les passagers et l'équipage aient été évacués.
Il a présenté un recours devant la Cour européenne des droits humains et ses avocats devraient demander cette année à ce qu'il effectue le reste de sa peine chez lui pour bonne conduite. Encore aujourd'hui, il reste convaincu d’avoir été un bouc émissaire et d’avoir été trop lourdement sanctionné.