Très tôt ce matin, les Saint-Martinois sont sortis dans les rues à l’appel de plusieurs organisations syndicales. C’est un nouvel épisode d’une série de manifestations qui se tiennent sur l’île depuis plusieurs semaines. Les sujets qui nourrissent l’exaspération sont multiples. Mais en tête de gondole, on trouve la demande instante formulée par les membres et porte-paroles du syndicat UNI.T, pour le départ de Christiane Ayache, directrice générale de la Collectivité.
La DGS de la discorde
Depuis le mois de juillet 2021, un mouvement d’humeur parcourt l’ensemble des services de agents de la collectivité. Ils dénoncent la gestion des carrières qui ne permettrait pas, selon eux, de voir arriver des Saint-Martinois aux postes à responsabilité, à qui on préfère des profils venus de l’Hexagone ou de la Préfecture. Christiane Ayache, fraîchement nommée au poste de DGS, est donc devenue le symbole de ce qui est vécu comme une injustice. Courant juillet, les rencontres entre le syndicat et le président de la Collectivité Daniel Gibbs, ont échoué à trouver un terrain d’entente.
Ce matin encore, les manifestants espéraient décrocher une rencontre avec le préfet, Serge Gouteyron et Daniel Gibbs, mais ils n'ont pas obtenu gain de cause. Regain de colère dans le défilé qui s’est arrêté devant le siège de la collectivité pour scander « Get her out !* » « Mettez-la dehors ! ».
Alors que la collectivité, qui veut mettre fin rapidement à la mobilisation, est dans une démarche de négociation, pour les syndicats, les conditions d’une ouverture de dialogue sont sine qua non au départ de Christiane Ayache.
Un réel sentiment d’injustice
Un sentiment d’injustice irrigue très fortement les manifestants qui déplorent d’une manière générale « l’attitude de la collectivité envers les Saint-Martinois »
« Cela fait trente ans que j’ai quitté mon île. À mon retour, je constate à quel point mes compatriotes souffrent. Il faut vraiment arrêter les discriminations et que l’on révèle au grand jour ce qu’il se passe à Saint-Martin. ».
Par ailleurs, l'île vit une situation sanitaire tendue. Parmi les revendications annexes des manifestants on retrouve l’abolition du pass sanitaire et l’obligation vaccinale. La mobilisation continue, des camions ont été positionnés dans le rond-point de Bellevue, provoquant une très forte perturbation de la circulation.