Journée de solidarité en faveur des « suspendus », aux Abymes

Il y avait foule, à la « Jouné rézistans an fanmi » organisée en soutien aux travailleurs suspendus - 20/08/2022.
La « Jouné rézistans an fanmi » de samedi, à l’initiative du Collectif d’organisations en lutte, avait principalement pour but de collecter des fonds, pour les enfants des personnels suspendus, avant la rentrée. Ce fut aussi un bon moment de partage, pour tous, malgré la situation dramatique vécue par ceux qui ont refusé la vaccination contre la Covid-19.

Le Collectif d’organisations en lutte contre l’obligation vaccinale a organisé, durant tout le mois d’août, une série de manifestations en soutien aux personnels du secteur de la santé suspendus, dans le cadre de la loi du 5 août 2021. Il y a eu des rassemblements, des meetings et des actions de sensibilisation du grand public sur leur situation, notamment durant le Tour international cycliste de la Guadeloupe.

D’une part, poursuivent la lutte pour la réintégration de tous les travailleurs écartés de leur poste, pour n’avoir pas consenti à se faire vacciner contre la Covid-19.

Ils œuvrent aussi, par ailleurs, à récolter des fonds, afin d’aider les foyers privés de salaire, depuis la mise en œuvre de cette mesure. Cela a d’autant plus de sens, en amont de la rentrée scolaire, pour les suspendus qui ont des enfants et qui sont tombés dans la précarité, du jour au lendemain.

C’était l’objet de la « Jouné rézistans an fanmi » du samedi 20 août 2022.

« Jouné rézistans an fanmi » -20/08/2022.

Rézistans et solidarité

Rendez-vous était donné aux sympathisants au Domaine de Pauda, à Belle Plaine/Perrin, dans la commune des Abymes, dès 7h00 du matin, ce samedi. L’entrée était libre, mais les visiteurs étaient invités à consommer sur place.
Ainsi, à l’occasion de cette action de solidarité, des plats étaient en vente ; il y avait des grillades, par exemple.

« Jouné rézistans an fanmi » : des plats étaient en vente - 20/08/2022.

Des artisans et prestataires proposaient aussi des stands, ateliers et activités, pour petits et grands (produits locaux, jeux traditionnels, balades en charrette, tombola, etc.).

« Jouné rézistans an fanmi » : stand de jeux traditionnels - 20/08/2022.

Les commerçants ont cédé leurs marchandises et les gains obtenus, afin qu’ils bénéficient aux suspendus.

Claudine Maraton, secrétaire générale de l'Union des travailleurs de la santé (UTS-UGTG), explique la démarche du Collectif :

©Marie-Lyne Plaisir et Christian Danquin

On ne veut pas que nos enfants subissent le même sort que nous. Donc on fait le nécessaire pour préparer leur rentrée scolaire, le plus sereinement possible.

Claudine Maraton, secrétaire générale de l’UTS-UGTG

La pluie n’a pas réussi à gâcher ce moment de partage.

« Jouné rézistans an fanmi » : balade en charrette, même sous la pluie ! - 20/08/2022.

Les participants n’ont pas hésité à mettre la main au portefeuille. Il était surtout important pour eux d’être présents.

©Marie-Lyne Plaisir et Christian Danquin
« Jouné rézistans an fanmi » : la solidarité s'est exprimée - 20/08/2022.

Témoignage d’une suspendue

Stella Danquin, secrétaire médicale à la clinique de Choisy, au Gosier, a été suspendue en octobre 2021. Cette mère célibataire est donc sans salaire depuis près de 11 mois.
Si elle tente de faire bonne figure en présence de ses quatre enfants, elle est à bout en réalité, entre déception, tristesse, stress et colère.

Là, aujourd’hui, j’ai une sorte de rage, parce que là, ma vie a basculé du jour au lendemain (...). Pour moi, on m’a mise de côté et les autres, on les a inclus dans la société (...). J’ai été rejetée ! (...) J’essaie de vivre !

Stella Danquin, secrétaire médicale suspendue

Son témoignage complet est à visionner ci-dessous :

©Marie-Lyne Plaisir et Christian Danquin
Stella Danquin tente de profiter de la journée, en famille

Des situations difficiles au sein des « suspendus »

Le Collectif d’organisations en lutte contre l’obligation vaccinale reste mobilisé, pour la réintégration de tous les personnels suspendus, pour la « liberté, la justice et la vérité ».

Certains sont en train de tout perdre. L’argent ne rentrant plus mensuellement, ils ne peuvent plus honorer leurs charges.

Les difficultés se succèdent. Nous avons une série d’huissiers qui poursuivent les personnes, certains sont déjà fichés à la Banque de France, d’autres ont perdu leur voiture, ou sont sur le point de perdre leur maison. Une grande détresse sociale s’est installée, après de 11 mois où l’on subit une loi scélérate. Les personnes dont les enfants faisaient leurs études hors du département ont dû les faire rentrer, ne pouvant pas payer leur année scolaire.

Claudine Maraton, secrétaire générale de l’UTS-UGTG

Malgré toutes ces déconvenues, les militants n’entendent pas renoncer à leur combat, qu’ils estiment juste.