En cette Journée mondiale de la santé, zoomons sur les Guadeloupéens. Ils ne sont pas en moins bonne santé que dans l'Hexagone, selon le directeur de l'Observatoire régional de la santé de Guadeloupe. Mais plusieurs pathologies inquiètent localement... à commencer par le diabète.
Le thème de la Journée mondiale de la santé 2021 est "Pour un monde plus juste et en meilleure santé".
Quatre grands objectifs à l'échelle mondiale
Les inégalités sont criantes, d'un continent à l'autre, d'un pays à l'autre, voire même d'un quartier à l'autre, notamment face à la pandémie de Covid-19.
Afin que chaque être humain bénéficie d'un accès aux soins où qu'il se trouve, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui orchestre cet évènement planétaire, a soumis quatre grands objectifs aux nations du globe :
- "Œuvrer ensemble", par une mise en réseau des communautés médicales, sociales et paramédicales ;
- "Recueillir des données fiables", car il est capital de disposer de données épidémiologiques confortées, permettant de connaître précisément l’état de santé et l’évolution des maladies dans tous les pays du monde, quel que soit l’âge et le sexe des patients ;
- "Lutter contre les inégalités", par une approche transversale entre les pays, incité à investir dans leur système de soins, pour le rendre accessible au plus grand nombre ;
- "Agir au-delà des frontières" ; la pandémie de la Covid-19 nou a enseigné qu'une approche exclusivement nationale s'avère inefficace, en ces temps de mondialisation.
Les Guadeloupéens sont-ils en bonne santé ?
La Journée mondiale de la santé est l'occasion de nous pencher sur l'état de santé de la population de la Guadeloupe.
Chez nous, plusieurs pathologies bien spécifiques sont régulièrement évoquées : une grande prévalence du diabète est observée localement (trois fois plus que dans l'Hexagone, chez les femmes et deux fois plus, chez les hommes), il y a diverses autres maladies chroniques, le cancer de la prostate chez les hommes, le cancer du sein majoritairement chez les femmes, les maladies cardio-vasculaire (dans une moindre proportion qu'en France hexagonale), ou encore l'obésité.
Pour autant, les Guadeloupéens peuvent-ils être considérés comme en mauvaise santé ? Est-ce pire ici qu'ailleurs ?
Nous avons posé la question à Marc Christophe, le directeur de l'Observtoire régional de la santé de Guadeloupe (ORSAG) :
On a des pathologies qui peuvent être effectivement plus représentées chez nous ; mais globalement, on n'est pas plus en mauvaise santé qu'ailleurs.
Seulement voilà : sur les 10/15 dernières années, le nombre de patients atteints de ces maladies chroniques n'a cessé d'augmenté. Une réalité que Marc Christophe nuance par le fait que ces maux sont bien mieux pris en charge aujourd'hui :
A notre tout de même que le diabète, maladie silencieuse qui n'est pas détectée de prime abord, peut avoir de lourdes et graves conséquences, sur le long terme. Le diabète de type II concerne aussi de plus en plus de jeunes enfants. Une situation que Marc Christophe juge "assez effrayante". Un gros travail de prévention s'avère nécessaire, pour inverser cette tendance.
Idem, pour ce qui est des cancers : les chiffres augmentent, sans conteste. Et il existe plusieurs raisons à cela :
A savoir, enfin : l'espérance de vie a baissé, dans l'archipel. Les Guadeloupéens vivent, en moyenne, jusqu'à 78 ans, contre 79/80 ans outre-Atlantique. Mais là encore, le directeur de l'ORSAG tient à relativiser ce chiffre.
Il faut prendre beaucoup de paramètres en compte ! Il y a les pathologies, la mortalité prématurée (accidents, meurtres, etc.). Tous ces paramètres là font qu'on a une espérance de vie effectivement inférieure à la France hexagonale.
La plupart des pathologies qui gangrènent la Guadeloupe sont liées à notre mode de vie, notamment à l'alimentation. Il ne tient, donc, qu'à chacun de nous d'adopter un mode de vie plus sain, en accord avec le tant rabâché "manger, bouger".
Le facteur sociologique peut aussi expliquer l'état de santé de la population locale. La pauvreté grandissante accroit les inégalités, tant en matière d'accès aux soins, qu'en matière d'hygiène de vie.