Tiré du swahili, l'une des langues Bantu, le mot « Kwanzaa » signifie "premiers fruits", matundaya kwanza et pourrait se traduire par "faire d'abord".Puisqu'il n'y avait que six lettres au mot Kwanza, un deuxième « a » a été rajouté pour que le mot se compose de sept lettres et corresponde ainsi aux sept principes de nguzo saba ou Kwanzaa. Les célébrations de sept jours représentent les sept valeurs de nguzo saba : Umoja (l'Unité), Kuji-chagulia (l'Autodétermination), Ujima (la Responsabilité et le Travail collectifs), Ujamaa (l'Économie coopérative), Nia (l'Intention), Kuumba (la Créativité) et Imani (la Foi).
En instituant cette idée de Kwanza, Ron Karenga, promoteur du Pan-Africanisme, a voulu lancé un mouvement qui puiserait dans la culture et les traditions africaines pour emmener ceux qui le pratiqueraient à se replonger dans leurs racines africaines.
Avec Kwanza, ce sont les fêtes agricoles africaines après le temps des récoltes que l'on met en avant. Elles avaient une importance capitale pour les liens familiaux et sociaux dans les relations humaines.
Sept symboles pour une unité communautaire
Le Dr Maulana Karenga (né Ronald McKinley) de l'organisme US (un groupe nationaliste noir américain; US signifie « Nous, peuple noir »), la fête de Kwanzaa avait pour vocation de soutenir la culture afro-américaine et d'unir les communautés noires au lendemain des violentes émeutes raciales du quartier Watts de Los Angeles en 1966. La première fête de Kwanzaa fut célébrée en 1966-1967
Notons aussi que les sept symboles mis en évidence pendant la fête de Kwanzaa représentent des valeurs communautaires :
- un tapis en paille qui symbolise la fondation de la communauté;
- des fruits et des légumes qui symbolisent l'abondance ainsi que
- du maïs qui symbolise la croissance et la prospérité;
- une tasse pour représenter le partage;
- une Kinara ou un bougeoir à sept branches et
- des cadeaux faits maison pour représenter la créativité et l'intention.
- les bougies : trois rouges, trois vertes et une bougie noire pour représenter les couleurs du drapeau panafricain, lui-même symbolisant l'unité des peuples africains.
(Source : L'Encyclopédie canadienne)
De fait, en raison de la période où l'on célèbre Kwanzaa, de nombreuses familles américaines et canadiennes, au sein desquelles le mouvement est le plus implanté, veillent à la distinguer notamment des fêtes de Noël.
Et malgré la volonté de Ron Karenga d'en faire une fête propre aux descendants d'Africains, cette fête est aujourd'hui célébrée par tous ceux qui le veulent, quelle que soit leur appartenance ethnique.
Un idéal défendu en Guadeloupe aussi
Kwanzaa demeure pour autant, comme le voulait son fondateur, « une fête autre que celles déjà établies et une occasion pour les noirs de se fêter et de fêter leur histoire plutôt que de simplement imiter les coutumes de la société dominante »
C'est dans cet esprit que plusieurs personnes se sont retrouvées mardi à Duval Petit Canal pour célébrer elles aussi Kwanzaa.
Selon l’universitaire et militante guadeloupéenne Ama Mazama citée par le journal La Croix le 27 décembre 2017, Kwanzaa relève d’« une position philosophique exhortant les Africains à appréhender le monde Noir selon leur propre vécu, leurs expériences, leur perception profondément ancrée sur la culture et l’histoire africaines ».
Dans cette optique, l’« homme africain » doit établir son propre système de valeurs, à partir de ses propres références.