Le nom de l’inventeur et ingénieur guadeloupéen Raoul Georges Nicolo a été gravé en lettres d’or sur la façade principale de la mairie de Nogent-sur-Marne en région parisienne.
Pour le trentenaire de sa disparition, il est décédé un 7 avril, le maire de cette commune, Jacques Jean-Paul Martin, a tenu à lui rendre hommage en qualité de citoyen honoraire de la ville de Nogent-sur-Marne, sa ville d'adoption.
A l’initiative de José Althey, président de l’association de Solidarité et secours des Outre-mer, le premier magistrat de Nogent a donc accepté avec enthousiaste de distinguer Raoul Georges Nicolo. Pour le maire de Nogent, cette distinction est une manière de rattraper une erreur de l’histoire.
C'est donc en présence de son fils Jean, de Maël Disa délégué interministériel à l'égalité des chances des Français d'Outre-mer, de plusieurs présidents d'associations antillaises, que le nom de cet illustre personnage guadeloupéen est venu s'inscrire aux côtés d'autres personnalités de la ville.
Un scientifique d'exception et un homme engagé
Fils d’agriculteurs, Raoul Georges Nicolo voit le jour le 21 juin 1923 au Gosier. Après une scolarité au Lycée Carnot de Pointe-à-Pitre, il passe un baccalauréat technique à Paris. L'année suivante, en 1948, il s’inscrit à l’École Centrale d’Électronique pour y suivre une formation mêlant physique et chimie nucléaire. Il devient e premier Guadeloupéen ingénieur radioélectrique.
En 1953, le Gosérien devient le premier Guadeloupéen ingénieur radioélectrique de l’Ecole Centrale de Télégraphie Sans Fil (T.S.F). Il intègre ensuite le laboratoire de télévision de la Compagnie Thomson Houston. C'est durant cette période qu'il mettra au point la technologie multicanal qui permet aujourd’hui d’avoir plusieurs chaînes sur les postes de télévision.
Il entre au Commissariat à l’Energie Atomique en 1956 et participe à l’invention du procédé et du dispositif de contrôle de réactivité en régime sous-critique des piles atomiques.
Quelques années plus tard, Raoul Georges Nicolo soutient à la faculté des Sciences de Paris, une thèse de doctorat en sciences dirigée par Louis Victor de Broglie, prix Nobel de physique nucléaire. Il devient ainsi le premier Guadeloupéen diplômé d’un Doctorat ès Sciences.
En 1981, il est le premier candidat Noir à l’élection présidentielle française.
Après cette tentative, il rentre chez lui où il occupe la fonction de conseiller municipal de la ville du Gosier, de 1983 à 1989.
Il est d’ailleurs bien connu des étudiants en droit pour avoir donné son nom à un célèbre arrêt du Conseil d’Etat du 20 octobre 1989, reconnaissant la supériorité du droit international sur le droit national.
L'homme impressionne au-delà des frontières françaises. En 1992, l’International Biographical Center Of Cambridge au Royaume-Uni, le distingue comme l’une des plus grandes personnalités intellectuelles de la planète.
En Guadeloupe, son île natale, il est également honoré. En 2006, la médiathèque de la ville du Gosier prend son nom. En septembre 2011, le lycée de Rivières des Pères à Basse-Terre devient lycée polyvalent Raoul George Nicolo.