La Caraïbe redoute un cataclysme économique

Dialogue Caraïbes-États-Unis, le 16 mai 2019.
La récente étude Qualistat  le dit : 94% des chefs d’entreprise guadeloupéens sont inquiets et redoutent faillites en chaînes et licenciements massifs. Une inquiétude largement partagée à travers toute la Caraïbe. Les projections des analystes dessinent des scénarios véritablement cataclysmiques.
Au début de ce mois, une étude des Nations Unies estimait entre 2 et 4% la perte globale de PIB pour la région. Une étude de la Banque mondiale publiée mercredi prévoit, elle, une chute comprise entre 5,2 et 6,6%. Et selon le FMI, la Caraïbe pourrait même être une des régions du monde la plus affectée par les conséquences économiques de la pandémie.
L’ampleur, la violence et la rapidité de l’effondrement de l’activité constitue un véritable tsunami qui menace de submerger Grandes et Petites Antilles. Plus de touristes, plus de demande pour les productions locales, plus de transfert financier venus des diasporas. En asséchant simultanément toutes les sources de recettes, le Covid 19 provoque un séisme budgétaire pour les états et une catastrophe humanitaire pour les populations. D’autant plus difficile à surmonter que plusieurs de ces îles ont récemment été durement secouées par des phénomènes cycloniques particulièrement destructeurs.
D’où la déception de nombreux dirigeants caribéens qui déplorent que seul 1 pays de la région, Haïti en l’occurrence, figure sur la liste des 25 états qui vont bénéficier d’une réduction de leur dette, comme annoncée lundi par le FMI.
 

Le 1er ministre d’Antigua and Barbuda en appelle à un plan d’urgence, pour soutenir tous les pays de la zone


Antigua a déjà perdu 20 000 emplois depuis le début de l’épidémie, la moitié de sa population active. 300 000 à la Jamaïque. Et à travers toute la région, c’est le même constat. 1 million d’emplois perdus dans le seul secteur du tourisme à travers la Caraïbe. Sans compter le secteur informel, prépondérant dans de nombreux pays. Une véritable bombe, avec une mèche très courte.
 

Gaston Browne, réclame donc d’urgence une aide massive des institutions internationales. Un plan Marshall, comme l’a appelé le chef du gouvernement antiguais qui pour mieux se faire entendre s’active depuis plusieurs jours, dans les coulisses de la Caricom.
Un plan Marshall destiné à maintenir à flots des économies qui pour certains états dépendent à 80% du tourisme. Et qui manifestement, n’entendent pas changer de modèle.