La cassave inscrite au patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO

Cassave
La cassave, la galette à la texture croquante d'origine indigène fabriquée à partir de farine de manioc, a été inscrite mercredi (4 décembre 2024) sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO.

La candidature de ce pain ancestral était présentée par le Venezuela, Cuba, la République dominicaine, Haïti et le Honduras.

Elle est connue en Guadeloupe, en Martinique, sous le même nom ou "Kasav" en créole, pour être dégustée avec de la confiture de coco notamment ou garnie de farce salée.

Sorte de pain plat et circulaire dont la taille peut varier, la cassave est très largement répandue dans la cuisine traditionnelle autour de la mer des Caraïbes et gagne également du terrain chez les consommateurs de produits sans gluten, souvent utilisée comme accompagnement pour les viandes, les légumes, les fromages ou les sauces. 
Très croustillante, elle peut être blanche ou dorée lorsqu'elle est grillée, et peut également servir de base à certains desserts. 

Du Honduras au Venezuela, en passant par toute la Caraïbe

"Depuis leur arrivée en Amérique, les Européens ont été attirés par le manioc, mais lorsqu'ils l'ont goûté, leur première réaction a été méprisante, pour eux c'était comme manger de la sciure de bois", explique à l'AFP Gabriel Atiles Bido, membre de l'Académie dominicaine de gastronomie. 
Plus tard, lorsqu'ils se sont rendu compte que conserver le pain à base de blé était impossible sur l'île, ils se sont tournés vers le manioc. "C'est ainsi qu'est né le premier dicton du Nouveau Monde : faute de pain, le manioc", ajoute-t-il.

Il s'agit également d'un aliment typique des Garifuna, un peuple issu d'Afro-descendants et de Caribéens, vivant sur la côte caraïbe du Honduras. La cassave accompagne les soupes de fruits de mer et d'autres plats. 

En Guadeloupe, la cassave cuite sur une platine, est très consommée, salée ou sucrée. La cassaverie de Capesterre +Belle-Eau est d'ailleurs l'un des arrêts gourmands préférés des touristes. 

De même, au Venezuela, sa préparation et sa consommation prédominent dans les zones côtières et les plaines.
Sur des étals improvisés, il est courant de la voir préparée et vendue au bord des routes, comme à Cupira (centre-nord), d'où est originaire Maritza Zambrano. "Je suis née avec la cassave, mes parents en mangeaient" et "enfant c'était notre pain", explique à l'AFP cette quinquagénaire vendeuse de cassaves fourrées sur un marché de Caracas. 

À Cuba, selon le quotidien Granma, les conquistadors espagnols l'avaient baptisé "le pain des Indes", mais sa consommation a "lentement disparu de la vie quotidienne, n'existant aujourd'hui que dans certaines régions de l'est" de l'île, a expliqué au journal le chercheur Fernando Fornet.