La dengue devient une préoccupation sérieuse des communes

Ce vendredi, les équipes de l'ARS ont mené une opération de lutte au cimetière de Morne-à-l'eau. L'objectif étaient de s'assurer de la destruction des gîtes larvaires à quelques jours des fêtes de la Toussaint. 
Déjà déclarée en janvier 2020, l'épidémie de dengue est passée sous les radars en raison de la lutte contre la COVID19. Cependant, depuis le mois de septembre, les nouveaux cas se multiplient et obligent les communes et l'ARS à repartir sur le front.

La ville de Morne-à-l'eau, une des bonnes élèves en matière de lutte vectorielle, a mené, ce vendredi, une opération de lutte dans le cimetière en collaboration avec les équipes de l'ARS. Il s'agissait de traquer tous les points d'eau stagnante, de nature à favoriser la reproduction du moustique et le développement des larves. Un objectif d'autant plus important à quelques jours de l'affluence due à la fête de la Toussaint.
 

Une épidémie en accélération


Pour l'ARS, c'est un deuxième front de lutte qui s'engage puisque les consultations auprès des médecins sentinelles sont supérieures à 1 000 pour la seconde semaine consécutive. Six communes paient un lourd tribut à cette épidémie : Saint-François, Le Moule, Le Gosier, Petit-Bourg, Vieux-Habitants, et Caspesterre-Belle-Eau. Dans ces zones, le nombre de cas est supérieur à 100 pour 10 000 habitants. Ailleurs, Sainte-Anne, Petit Canal, Les Abymes, Pointe-à-Pitre et Baie-Mahault notamment, le nombre de cas retrouve des valeurs plus modérées, soit entre 40 et 100 cas pour 10 000 habitants. Seule la commune de Pointe-Noire semble épargnée, puisque jusqu'à présent le réseau sentinelle n'y recence aucun cas.
 

Une veille inégale sur le territoire


Depuis 10 ans, la lutte anti-vectorielle est dévolue aux communes. Si certaines ont créé un service avec des agents et des passages réguliers sur leur territoire, d'autres, en revanche ne disposent pas de service attitré. La mission est attribuée à certains agents du service technique, ou alors n'ont aucun dispositif dédié à cette lutte. Il revient alors aux citoyens d'avoir les bons gestes pour éviter la propagation du moustique dans leur environnement.
 
©guadeloupe





 
Les chiffres de l'épidémie de dengue*
15 140 - le nombre de cas cliniquement évocateurs de dengue estimés en médecine de ville
2 190 - le nombre de cas cliniquement évocateurs au cours des dernières semaines
11% - le taux de positivité observé à l'hôpital par les laboratoires de virologie du CHU et CHBT en baisse par rapport à la semaine précédente (15%).
25% - le taux de positivité observé en médecine de ville.
34 - passage aux urgences pour des cas de dengue, en diminution constante depuis trois semaines. Depuis le début de l'épidémie 669 passages aux urgences ont été recencés dont 121 ont nécessité une hospitalisation.

* Chiffres communiqués par Santé Publique France pour la semaine du 16 octobre 2020.