La Guadeloupe fait face à une pénurie d'œufs

Des rayons clairsemés...
La distribution des œufs est tendue en raison de la défaillance provisoire d’un producteur. Il y a d'ailleurs pénurie dans certains commerces et les vendeurs sur le bord des routes sont de plus en plus rares. Plusieurs facteurs expliquent la situation que connaît actuellement le département.

Depuis plusieurs semaines, les œufs se font plus rares dans les magasins d'alimentation... Ce qui semblait être une situation passagère dure...

Résultats, les rayons des supermarchés se vendent mais peinent à se remplir d'oeufs frais.

En cause, plusieurs facteurs... Depuis le 1er août dernier, une taxe régionale est venue s’ajouter pour les producteurs. Ils doivent payer désormais 15% d’octroi de mer sur l’aliment pour le bétail.
Et l'on sait que l’aliment c’est 65% du prix de l’œuf.

Dans le détail, avant le mois d’août, un œuf coûtait 30 centimes au prix de gros. Avec cette taxe, il coûte maintenant 35 centimes. Une hausse qui se traduit dans les porte-monnaies forcément.

Autre raison, l’un des plus gros producteurs connaît des problèmes techniques et la production a chuté brutalement de 20 à 30% dans les rayons.

En effet, à la ferme Allée du moulin, à Petit-Canal, il y a peu, trois hangars abritaient chacun 2 500 poules pondeuses environ. 
Mais les récentes chaleurs ont décimé une partie du cheptel de Murielle Pirbakas, gérante de la structure. Ce sont près de 1 000 poules qui ont péri. Avec l'augmentation de l'octroi de mer, ces poules n'ont pu être remplacées. En toute logique, moins de poules égal moins d'oeufs. 

D'autant plus que les oeufs importés ne peuvent combler les attentes. Car, sur les 65 millions d’œufs consommés chaque année en Guadeloupe, 85% sont pondus localement.
Et même si il fallait compter sur les œufs réfrigérés importés, là aussi, la chute est brutale : - 30% d’œufs arrivent en Guadeloupe, donc 30% de moins dans le commerce.  

Enfin, l’aliment pour nourrir les poules pondeuses sans OGM, qui vient d’Europe, a augmenté de 15%, avec forcément des conséquences sur le prix en rayon.

Il faudra donc nourrir les poules avec les aliments locaux qui sont moins riches et moins performants, donc moins d’œufs.
La situation risque de durer quelques semaines ou quelques mois encore. 

A voir le reportage d'Alexandre Houda et Mickaël Bastide :