La mortalité maternelle plus élevée en Guadeloupe que dans l'Hexagone

Les chiffres collectés par l'INSERM et Santé publique France entre 2013 et 2015 à propos de la mortalité maternelle, sont inquiétants. Les résultats de l’enquête périnatale lancée le 15 mars dernier pour la Guadeloupe et les Iles du nord, seront connus en 2022. Ils sont déjà très attendus

Selon le dernier rapport de l’INSERM et de Santé Publique France, portant sur la période 2013-2015, la mortalité maternelle atteint des niveaux bien supérieurs à ceux enregistrés dans l’Hexagone. Les femmes, dans nos régions, présentent un ratio quatre fois supérieur à celui de l’Hexagone, même si globalement ces décès sont rares.

Chaque année en France, 50 à 100 femmes décèdent d'une cause liée à la grossesse, à l'accouchement jusqu'à un an après, soit une tous les quatre jours en moyenne, selon cette étude portant sur la période 2013-2015. 

Le ratio de mortalité maternelle augmente avec l'âge des femmes à partir de 30 ans, et multiplié par 4 après 40 ans par rapport aux femmes de 25 à 29 ans. L'obésité est aussi un facteur de risque notable.  Le rapport souligne la persistance des disparités sociales et territoriales. Ainsi, la mortalité des femmes migrantes est plus élevée. Et une fois de plus, les chiffres ne sont guère favorables aux régions ultramarines, qui connaissent un ratio de mortalité maternelle plus élevé. 

Mayotte et la Martinique affichent ainsi un taux de 48 décès pour 100 000 naissance, contre 9,8 pour l'Hexagone, suivie de la Guyane, avec 30 décès, la Guadeloupe, à 27, et La Réunion, 21. 

La première cause des 262 décès recensés en trois ans sont les maladies cardiovasculaires (36 décès, soit 13,7%), puis les suicides (35 décès, soit 13,4%), les embolies amniotiques (passage de liquide dans la circulation maternelle, ndlr) est à l'origine de 28 décès, sont à un niveau stable par rapport à la dernière période, et enfin l'obésité.

D'après ce rapport, qu'il s'agisse du territoire hexagonal ou des DROM, ces décès, dans la plupart des cas sont évitables. Il y a nécessité à améliorer la prise en charge.