La violence, ingrédient indésirable des grandes vacances en Guadeloupe

Illustration de la campagne "déposons les armes"
Coups de feu, lésions infligées par arme blanche, rixes... la violence s’est exprimée à plusieurs reprises, durant le mois d’août en Guadeloupe. Sur les 15 derniers jours, au moins sept faits divers ont eu lieu, faisant une dizaine de blessés plus ou moins graves, dont deux enfants de 6 et 8 ans qui ont reçu des balles.

Les forces de l’ordre et la justice ont fort à faire, durant ce mois d’août, alors que les rixes, les règlements de compte et autres agressions se multiplient, en Guadeloupe. Ce problème d’insécurité grandissante touche toutes les générations et est à déplorer dans plusieurs communes.

Au total, au moins sept faits divers ont fait dix victimes... pour ne parler que des cas qui ont fait l’objet d’une communication des services compétents.

Au moins 10 victimes et 15 jours

Dans la nuit du 17 au 18 août 2022, peu avant minuit, un homme de 33 ans a reçu un coup de couteau, dans la salle de réception des jardins du Royal Riviéra, au Gosier. Il a été grièvement blessé et a dû être médicalisé avant son transport au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Pointe-à-Pitre/Les Abymes.
Très rapidement, la police nationale a mis la main sur deux jeunes majeurs de 19 ans, qui ont été interpellés et placés en garde-à-vue.

Le soir du 23 août, à 20h44, les secours ont été appelés à la rue Henri IV, à Pointe-à-Pitre, où un trentenaire a reçu une balle dans le dos. Les pompiers l’ont trouvé somnolent et l’ont conduit au CHU, dans un état grave.

Nouveaux coups de feu, deux jours après, le 25 août, sur la route de Besson au Gosier cette fois.
Vers 20h45, un homme de 44 ans a été touché et a lui aussi fini à l’hôpital. Son état de santé était jugé inquiétant, par les pompiers qui l’ont pris en charge.

Le 27 août, la violence s’est invitée au Chemin de Tinaud, à Petit-Canal, vers 2h00 du matin. Un homme de 20 ans présentait une blessure par balle et est allé gonfler le nombre de patients du CHU, à son tour.

Plus tard, ce même samedi 27 août, les pompiers et le Service mobile d'urgence et de réanimation (SMUR) sont allés au chevet d’un homme de 23 ans, à l’avenue Paul Lacavé de Capesterre-Belle-Eau, vers 21h00. Ce dernier a été blessé lors d’une rixe qui a éclaté sur la voie publique ; il a eu une plaie au-dessus de la clavicule gauche et une autre grave à la main. Il a fallu le médicaliser, avant de l’acheminer au CHU.

Une demi-heure après, c’est auprès de deux enfants de 6 et 8 ans, que le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) a été appelé à intervenir. Les deux mineurs ont été blessés par balles, vers 21h30. Ils étaient sur la voie publique, du côté de la Cour Capou, aux Abymes, quand c’est arrivé. Les victimes, qui étaient légèrement atteintes, ont été transportées au pôle parents-enfants du CHU.
Les circonstances restent à déterminer précisément, mais il semble que les coups de feu n’étaient pas destinés aux enfants.

Derniers faits en date : dimanche soir, le 28 août, lors d’une boat partie organisée au niveau de l’îlet Cochons, dans le petit cul-de-sac marin, une bagarre générale a éclaté, vers 23h00. Trois victimes ont été à déplorer : un homme de 28 ans a été grièvement blessé par arme blanche, un autre de 22 ans a été conduit au CHU en état léger et un troisième homme légèrement blessé, lui aussi de 22 ans, a été laissé sur place.
Les policiers, qui ont trouvé des armes sur certains participants, notamment à feu, ont interpellé deux suspects.

A la suite de tous ces épisodes de violences, des enquêtes ont été ouvertes et la justice suit son cours.

Et tant d'autres faits à déplorer

Une multitude d’autres cas sont rapportés par les forces de l’ordre : des individus déambulant dans la rue avec des armes de poing à leur ceinture, des agressions et des vols sous la menace d’armes, des pistolets non déclarés sous des matelas ou dans des voitures, qui sont emmenées à des soirées festives...

Il y a une semaine, le 25 août, un homme a tiré en l’air, avec son fusil de chasse, dans sa résidence de Pointe-à-Pitre, parce que le chien de son voisin a déféqué sur son palier.

Les armes semblent être partout, dans l’archipel, en possession de personnes de tous profils.
De quoi se poser des questions sur l’évolution de la société guadeloupéenne et, peut-être, sur la perte de repères, de certains d’entre nous.