On ne l'a pas entendu, depuis le lancement de la grève générale illimitée, contre le pass sanitaire et l'obligation vaccinale notamment : Elie Domota, porte-parole et l'un des leaders du collectif "Lyannaj kont pwofitasyon" (LKP), sort du silence, ce dimanche 21 novembre 2021, au septième jour de mobilisation.
Il ne fait aucun commentaire, sur les exactions survenues en marge du mouvement syndical.
Pour lui, il est grand temps de recentrer le débat sur les revendications des organisations et salariés impliqués dans ce mouvement social.
Quatre mois de mobilisation
Depuis le 17 juillet, des milliers de Guadeloupéens manifestent toutes les semaines, pour demander l'ouverture de négociations, autour de leurs revendications. Nous avons déposé des préavis de grève depuis le mois de septembre. Ni le préfet, ni les maires, ni personne d'autre ne nous a considérés.
Ainsi, après quatre mois d'indifférence et alors que la situation social dégénère, Elie Domota estime que le peuple Guadeloupéen ne peut pas être incriminé et que nul ne peut venir lui donner des leçons.
Il dénonce le fait que des salariés aient été suspendus et que des étudiants aient été refoulés de leur formation, parce qu'ils ne se sont pas faits vacciner.
Il appartient désormais à chacun de prendre ses responsabilits, conclut le leader syndical.
Celui-ci appelle le préfet de la Guadeloupe, Alexandre Rochatte, à "revenir à la raison", et à ouvrir les négociations, sur la réintégration de toutes les personnes suspendues, de tous les libéraux interdits d'exercer et sur la situation de la jeunesse locale.
A ce stade de la mobilisation, "le problème a dépassé les questions du pass sanitaire et de l'obligation vaccinale, car le malaise est général", constate Elie Domota, qui était l'invité de Pascal Pétrine, dans le journal radio de 13h00, sur l'antenne de Guadeloupe La 1ère :
Elie Domota : "Il est quand même curieux que vous ne parliez pas de la mobilisation.."
Une absence de dialogue
Le porte-parole du LKP accuse le préfet de la Guadeloupe de jouer le pourrissement de la mobilisation. Selon Elie Domota, Alexandre Rochatte a toujours refusé de négocier, voire même de recevoir les organisations syndicales.
Au jour d'aujourd'hui, aucun représentant de l'Etat n'a pris contact avec nous. Nous avons rencontré un sous-préfet, à Basse-Terre, le 23 septembre 2021 ; nous lui avons donné un dossier et signifié que nous étions ouverts à la négociation. Ils nous ont fait croire qu'ils allaient ouvrir les négociations. Le 29 septembre, nous avons reçu un courrier du préfet nous disant qu'il ne nous parlerait pas !
Et c'est à la télé que nous entendons qu'il va être question de dialogue.
Il n'y a jamais eu de dialogue, même lorsque nous avons déposé notre préavis de grève, alors que c'est une obligation légale.
Elie Domota : "La personne qui a les clés du dialogue, c'est le préfet !"
Plus que jamais, il appartient au préfet d'instaurer le dialogue social, avec les syndicats et les élus de Guadeloupe notamment, puisqu'hier, le Ministre des Outre-mer lui a donné quitus, pour assumer cette tâche difficile, en l'état actuel des choses.