Le nombre de meurtres de journalistes a doublé, dans le monde, en 2022, selon l’UNESCO

La police emporte les corps des journalistes tués à Port-au-Prince (Haïti). Au moins deux journalistes ont été tués par des gangs, le 6 janvier, selon le président du "Haitian Online Syndicat des médias" - 01/2022.
86 journalistes ont été tués dans le monde en 2022, contre 55 l’année précédente. Haïti, où neuf professionnels de la presse ont subi ce sort, est dans le top trois des pays où les reporters sont les plus exposés, voire en danger.

Les journalistes paient un lourd tribut aux violences perpétrées dans le monde, en 2022 : ils sont 86 à avoir été tués, l’an dernier. Ce nombre représente une augmentation de près de 50% des meurtres de reporters, soit environ "un tous les quatre jours", a dénoncé l’UNESCO, ce lundi 16 janvier 2023. L'agence onusienne basée à Paris a déploré un "renversement de la tendance positive" des dernières années, quand ces assassinats étaient tombés à 58, en moyenne, entre 2019 et 2021, contre 99 en 2018.

La forte augmentation du nombre de journalistes tués en 2022 est alarmante. Les autorités doivent redoubler d'efforts pour mettre fin à ces crimes et veiller à ce que leurs auteurs soient condamnés.

Audrey Azoulay, directrice générale de l'Unesco

Sur les 86 journalistes ayant péri l’année dernière (contre 55 en 2021), 19 l'ont été au Mexique, 10 en Ukraine et 9 en Haïti. L’UNESCO pointe ces trois pays, comme les plus sanglants pour la profession.
Environ la moitié d'entre eux "n'ont pas été tués pendant qu'ils exerçaient leurs fonctions : ils étaient en voyage, à leur domicile, dans des parkings ou d'autres lieux publics lorsqu'ils ont été pris pour cible", souligne le communiqué onusien. Pour autant, leur assassinat "est bien la conséquence de leur travail de journaliste, le fait qu'ils aient enquêté sur des sujets sensibles", a insisté un cadre de l'Unesco, interrogé par l'AFP. Pour l’institution, dans ces pays-là, "il n'existe aucun lieu sûr pour les journalistes".