Le temple hindou de Bois Lomard risque la démolition, pour "exécution de travaux non autorisés par un permis de construire"

Le temple hindou de Bois Lomard a été érigé courant 2019, selon les voisins mécontents

Cible de commentaires haineux sur les réseaux sociaux, le couple qui se plaint de nuisances causées par le temple de Bois Lomard, à Sainte-Anne, souhaite se faire entendre. Pourtant c'est bien le procureur qui a porté l'affaire au pénal pour travaux sans permis de construire sur un terrain agricole

Lors du premier jour des cérémonies, je n'ai pas appelé les gendarmes, car je voulais une conciliation amiable avec le propriétaire du temple, pour qu'il comprenne qu'il avait été trop loin. Il n'a absolument pas tenu compte de mes demandes. Moins tôt, moins fort, moins longtemps : je l'avais prévenu que, sans ce compromis, j'écrirai au procureur. C'est pourquoi je l'ai fait... Les gendarmes sont venus dans le quartier, lors des cérémonies, car ils avaient été appelés par le reste du voisinage.

Ainsi a débuté le conflit de voisinage qui oppose l'exploitant du temple de Bois Lomard, à Sainte-Anne, à un couple de riverains.

Cette affaire, devenue judiciaire et dans laquelle un lieu de culte est menacé de démolition, a fait couler beaucoup d'encre. 
Les résidents qui se plaignent de nuisances se disent désormais victimes de commentaires haineux, via les réseaux sociaux. Et il est vrai que beaucoup les voient comme des "Blancs" venus dans l'archipel, mais qui ne supportent pas les us et coutumes locales et veulent tout changer. Car cela se sait que le couple est originaire de Marseille, puisque cela est précisé dans une pétition largement diffusée par les usagers du temple.
D'où le fait que cet homme et son épouse, qui souffrent de cette situation et se sentent agressés, aient tenu à faire entendre leurs vérités.

Les plaignants étaient installés là bien avant la construction du temple

Tout a commencé en décembre 2019, soit peu de temps après la construction du lieu de culte. Ce site, d'ailleurs a été érigé bien après l'installation des plaignants. En effet, ils ont eux-mêmes construit leur maison à la fin des années 90 et, en plus de 20 ans de vie à Bois Lomard, ils n'ont jamais eu à se plaindre de nuisances sonores.

Selon le témoignage de ces riverains, ils entretenaient même des relations de parfait voisinage avec les autres résidents de la section... y compris avec le propriétaire du temple, installé à postériori.

Ils se défendent d'être racistes

"Non ! Nous ne sommes pas racistes !", affirment-ils.

Les gens croient que le temple est là depuis longtemps et que nous venons d'arriver. En fait, non, ça vient juste d'être fait et nous, on s'est plaints de nuisances qui découlent de ça. Les gens croient qu'on vient d'arriver et qu'on veut tout changer et qu'on en a après la culture guadeloupéenne. Ce n'est pas vrai ! C'est cela qu'on veut démentir.

En revanche, ils s'inquiètent de voir une telle montée de boucliers, sur les réseaux sociaux. Certains commentaires s'apparentent à une forme de communautarisme, dans ce qu'il a de plus dangereux, de leur point de vue.

Les nuisances

La date des premières cérémonies hindoues, célébrées au sein du temple de Bois Lomard, remonte au 1er décembre 2019, comme évoqué précédemment, selon les voisins mécontents.

Ça a été du tambour de 3h00 du matin, non-stop, jusqu'à 15h30 l'après-midi, pendant plusieurs jours. N'importe qui n'aurait pas pu supporter ça. On était dans un état psychique et émotionnel catastrophique. On n'en pouvait plus. Ça a duré trois jours. Et il devait y en avoir d'autres, récurrentes : les mariages, les baptêmes, les décès... Tout cela ça a été arrêté parce que, justement, on a fait le nécessaire. Les gens du quartier sont contents qu'il n'y ait plus rien. Oui, mais c'est parce qu'on a fait ce qu'il faut !

 

C'est le procureur qui a décidé de porter l'affaire devant le tribunal

Tout est parti de dénonciations de riverains.
Dans un premier temps, le couple qui est mis en avant, dans cette affaire, s'est tourné vers la municipalité... en vain, selon son témoignage.

C'est, donc, dans un second temps, que ces voisins ont écrit au procureur de la République. 
Les gendarmes ont été dépêchés sur place et ce sont eux qui ont estimé que des poursuites s'avéraient justifiées, non pas pour nuisances, mais pour  "exécution de travaux non autorisés par un permis de construire" sur un terrain classé agricole.
Concernant ce volet judiciaire, l'exploitant du temple de Bois Lomard a été convoqué, le 10 février 2021, au tribunal correctionnel. Nous aurons, donc, l'occasion d'en reparler.

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