Les Députés votent "pour" la prorogation de l'Etat d'urgence sanitaire en Outre-mer "et après"?

Assemblée nationale
Les députés ont voté très largement ce mardi en faveur de la prorogation de l'Etat d'urgence sanitaire en Outre-mer, jusqu'au 15 novembre. Un vote sans surprise. Malgré tout, Ils ont débattu durant plus de 6 heures. Ils dénoncent l'ampleur de la crise et le manque de solutions proposées par l'Etat.

Ce mardi 7 septembre 2021, les députés ont voté en faveur du projet de loi autorisant la prorogation de l’état d’urgence sanitaire, dans les Outre-mer, au 15 novembre. Un texte examiné en urgence.
Sur les 104 votants, 90 se sont exprimés "Pour", 13 "Contre" et un élu ne s'est pas exprimé.

Cette extension permet d'instaurer ou de maintenir des mesures de couvre-feu et de confinement et elle se justifie, selon les membres de l'Assemblée Nationale qui y sont favorables, du fait de la situation épidémique, dans les territoires ultramarins. En Guadeloupe, mais aussi à Saint-Martin, à Saint-Barthélemy, en Martinique, en Guyane, ou encore en Polynésie française, la Covid-19 fait rage, encore à ce jour. Il y a véritablement "nécessité d'y maintenir un instrument de réponse rapide et réactive face à un virus imprévisible", selon le rapporteur Jean-Pierre Pont (LREM).

Il va sans dire que le préfet du territoire concerné allègera progressivement les mesures de freinage. 

Sébastien Lecornu, Ministre des Outre-mer

On savait que ce texte serait adopté sans difficulté, puisqu'il avait été validé, la semaine dernière, en commission des lois.

Pour autant, les débats ont duré six heures et trente minutes.
Les députés s'accordent à dire que cette mesure ne peut suffire, pour venir à bout de la crise sans précédent qui sévit en Outre-mer, où les morts se comptent par centaines, où les soignants ne peuvent sauver tout le monde, faute de moyens suffisants, où l'économie est en berne.

Aller plus loin, pour régler les problèmes sur le long terme

La délégation aux Outre-mer du Palais Bourbon a donné un avis favorable au projet de loi autorisant la prorogation de l’état d’urgence sanitaire, dans les Outre-mer, au 15 novembre ; mais elle estime que le texte, bien que nécessaire, est "technique" ; c'est le terme employé par son Président, le député de la Guadeloupe, Olivier Serva.

Aujourd'hui, on se pose des questions et on doit faire preuve de transparence : quels sont les moyens pour soigner ceux qui sont touchés par le Covid ?

Olivier Serva, député de la Guadeloupe

Pour Olivier Serva, qui était l'invité de Gilbert Pincemail, dans l'édition radio de 7h00, ce matin, sur Guadeloupe La 1ère, outre la nécessité de protéger la population, par des mesures de restrictions, il est tout aussi important de répondre à des problématiques locales, mises en exergue par la pandémie actuelle.

Par ailleurs, la crise sanitaire mérite que l'on adapte les process aux réalités du terrain, selon l'élu Abymien, tant sur le plan de la gestion sanitaire que pour sauver l'économie, considérablement impactée depuis 18 mois.

Aujourd'hui, des questions se posent, sur aller plus loin sur la capacité à produire nous-même notre oxygène. Des questions se posent sur les infirmiers libéraux qui ont besoin (...) de pouvoir faire des prescriptions pour permettre à des personnes d'aller aux urgences.

Olivier Serva, député de la Guadeloupe

Olivier Serva est revenu sur "l'immensité des difficultés rencontrées en Outre-mer" :

 

Rétablir la confiance 

Pour la députée de la Guadeloupe, Justine Bénin, il est nécessaire de rétablir la confiance, entre les populations des territoires d'Outre-mer, afin de lutter efficacement contre l'épidémie de Covid-19 ; cette dernière profitant en effet des dissensions, pour gagner du terrain.

Il faut préparer, dès aujourd'hui, la fin de l'état d'urgence sanitaire dans les Outre-mer.

Responsabilité collective, solidarité, unité : il nous faut sortir par le haut de cette crise sanitaire, en Guadeloupe

Justine Bénin, députée de la Guadeloupe

Le projet de loi sera débattu jeudi matin, devant le Sénat. Le gouvernement espére boucler le processus d'adoption parlementaire, le jour même.