Le Canada a annoncé, en début de semaine, de nouvelles sanctions, contre trois membres de l'élite haïtienne, accusés d'apporter "un soutien financier et opérationnel illicite à des gangs armés". Sont concernés le seul milliardaire de l'île, Gilbert Bigio, ainsi que deux hommes d'affaires, Reynold Deeb et Sherif Abdallah.
Le Canada a des raisons de croire que ces personnes utilisent leur statut de membres très en vue de l'élite économique en Haïti, pour protéger et permettre les activités illégales de gangs criminels armés, notamment par le blanchiment d'argent et d'autres actes de corruption. Ces personnes doivent cesser de fournir des fonds et des armes aux bandes criminelles en Haïti.
Ministère des Affaires étrangères canadien
Les sanctions prévoient un gel de tous leurs biens détenus au Canada et leur imposent une interdiction de transactions.
Ottawa a déjà imposé des sanctions contre l'élite politique, notamment contre l'ancien président Michel Martelly et deux ex-premiers ministres, accusés de profiter du travail des gangs armés.
Le mois dernier, le gouvernement canadien a aussi annoncé de nouvelles aides, d'un montant total de 16,5 millions de dollars canadiens (11,5 millions d'euros), pour aider le pays à faire face à une épidémie de choléra et à lutter contre la corruption.
Le pays des Caraïbes, le plus pauvre d'Amérique du Nord, est englué depuis des années dans une profonde crise économique, sécuritaire et politique, profondément aggravée par l'assassinat du président Jovenel Moïse, en 2021 et l'emprise de plus en plus forte des gangs.
Ottawa attribue l'instabilité actuelle aux gangs armés qui "continuent de terroriser les populations vulnérables en Haïti en toute impunité" et "empêchent la prestation de services essentiels et l'acheminement d'aide humanitaire".