Aux cris de "Patrie et vie !", le titre d'une chanson polémique, mais aussi de "A bas la dictature !", et de "Nous n'avons pas peur !", les manifestants, en majorité des jeunes, ont défilé à San Antonio de los Baños, une ville de 50.000 personnes à une trentaine de kilomètres de la capitale, ce dimanche 11 juillet.
Depuis le début de la pandémie provoquée par le coronavirus en mars 2020, les Cubains doivent patienter dans de longues files d'attente pour s'approvisionner en nourriture et sont confrontés à une pénurie de médicaments, ce qui a généré un fort malaise social.
Record de contaminations sur une journée
La manifestation s'est déroulée le jour où Cuba a enregistré un nouveau record quotidien de contaminations et de morts dues au coronavirus, avec 6 923 cas recensés pour un total de cas de 238 491 et 47 morts en 24 heures pour un total de 1 537 décès.
"Ce sont des chiffres alarmants, qui augmentent chaque jour", a commenté dimanche l'épidémiologiste en chef du ministère de la Santé, Francisco Duran, lors son habituelle conférence de presse à la télévision.
Sous les hashtags #SOSCuba" ou #SOSMatanzas" (SOSMassacres), les appels au secours se multiplient sur les réseaux sociaux, tout comme les appels au gouvernement pour qu'il facilite l'envoi de dons depuis l'étranger.
Une campagne négative dénoncée par le gouvernement
Samedi, un groupe d'opposants a demandé l'instauration d'un "couloir humanitaire", une initiative que le gouvernement a écartée.
"Les concepts de couloir humanitaire et d'aide humanitaire sont associés à des zones de conflit et ne s'appliquent pas à Cuba", a affirmé samedi le directeur des affaires consulaires et en charge des Cubains résidents à l'étranger à la Chancellerie cubaine, Ernesto Soberon.
Les autorités ont aussi dénoncé "une campagne" qui cherche "à présenter une image de chaos total dans le pays qui ne correspond pas à la situation actuelle".
Le gouvernement devrait néanmoins autoriser lundi (12 juillet) une adresse électronique pour accélérer les dons depuis l'étranger, a assuré Ernesto Soberon.