A Marie-Galante, de nombreux planteurs sont pour le transfert des cannes vers Le Moule

Ils veulent couper leurs cannes au plus vite et les envoyer à Gardel ! A Marie-Galante, ceux des planteurs qui sont favorables au transfert de la production vers la sucrerie du Moule, s’expriment à leur tour… Ils affirment représenter la majorité silencieuse. 

 

C'est toujours l'impasse à Marie-Galante, concernant la campagne sucrière 2021, même si les discussions se poursuivent pour tenter de sauver la récolte. La barge, qui était présente depuis vendredi, pour tester le convoyage des cannes vers l'usine de Gardel, au Moule, a quitté à vide, mardi, le port de Folle-Anse, toujours bloqué.

Pourtant, de nombreux planteurs de canne de l'île sont favorables à ce transfert.
Discrets jusqu'ici, ils ont donc décidé de monter, à leur tour, au créneau. Ils veulent, disent-ils « faire entendre la voix de la majorité silencieuse ».

Ces producteurs sont bien décidés à récolter leurs cannes, au plus vite, pour maintenir leurs revenus et toute la filière, qui ne se remettrait pas d’une année « blanche ».

Ils estiment suffisantes les garanties sur l'avenir de l’usine de Grande-Anse, en 2022, et pensent que l’option des moteurs au fioul, mise sur la table ces derniers jours pour maintenir le broyage à Grande-Anse cette année, repousserait trop loin le lancement de la campagne.

Rudy Néré, producteur sur 10 hectares, à Capesterre, en appelle à la responsabilité de tous les planteurs marie-galantais, alors que nombreux sont les habitants de l'île à dépendre de ce secteur économique. Il répond à Josiane Champion :

Rudy Néré : "Jòd la, pèp marigalant, plantè marigalant, nou ni on devwaw de rèsponsabilité é de solidarité !"

La SICAMA a prévu de réunir ses sociétaires, ce jeudi 13 mai 2021, à 9h00, devant le siège de la coopérative, pour expliquer sa position et informer les planteurs sur les démarches qu’elle a entreprises pour tenter de sauver leurs revenus.

Il faut savoir qu'avec le temps, les 69 000 tonnes de cannes encore sur pied vont perdre en richesse saccharine, ce qui est synonyme de baisse de revenus, pour les planteurs. Et si la récolte démarre trop tard, ces cannes ne pourront pas toutes être absorbées par l'usine de Gardel. La sucrerie du Moule s'était engagée en effet à traiter, à partir de cette semaine, les 1 000 tonnes quotidiennes en provenance de Marie-Galante, en plus de la production de la Guadeloupe dite continentale. L'usine aurait ainsi prolongé la campagne de quinze jours. Mais elle ne pourra tourner avec les seules cannes de la grande galette. Le "surplus" devra rester debout...