Comme en 2015, comme en 2019, les Bleus ne sont pas parvenus à dépasser les quarts de finale de la Coupe du monde.
Mais contrairement aux deux précédentes éditions, la déception est immense tant les hommes de Fabien Galthié semblaient taillés pour aller chercher, durant "leur" Coupe du monde, leur premier sacre mondial.
L'Afrique du Sud n'est que la deuxième nation à faire tomber la France au Stade de France depuis le début du mandat de Galthié.
Fabien Galthié s'attendait durant la semaine à devoir répondre à un défi stratégique lancé par Rassie Erasmus et Jacques Nienaber, le duo à la tête de l'Afrique du Sud et, en la matière, il n'a pas été déçu.
Si ses joueurs ont très vite pris les commandes de la rencontre grâce à Cyril Baille après un maul emportant tout le pack springbok (7-0, 4e), ils ont ensuite été cueillis par la stratégie sud-africaine, simple et ultra-efficace.
Deux fois, Manie Libbok, le demi d'ouverture "joueur" de l'Afrique du Sud, a monté une chandelle vers l'aile gauche de Louis Bielle-Biarrey, cafouillée à la réception par Gaël Fickou puis Cameron Woki, finalement captée par Kurt-Lee Arendse et Damian de Allende pour deux essais à pratiquement zéro passe.
En première période, les Boks ont fait du bok, en s'appuyant sur une défense très agressive, un jeu d'occupation très efficace et en finissant par se nourrir des petites fautes françaises grâce notamment à la fulgurance de leurs ailiers, Arendse et Cheslin Kolbe, intenable.
Puis ils ont déroulé leur plan en seconde période en laissant, la plupart du temps, le ballon aux Français, en s'appuyant sur leur défense de fer pour récupérer des ballons et des pénalités.
Entre-temps, leur deuxième ouvreur, Handré Pollard, l'artilleur, pas le joueur, était rentré en jeu pour renvoyer les Bleus chez eux dès qu'ils s'approchaient trop près de la ligne d'en-but sud-africaine.
Si les Bleus, sûrs de leur force, n'ont pas dérogé à leur plan de jeu, pensant qu'ils finiraient par faire plier les Boks, les petites fautes de main, les petits retards dans les libérations et leur infériorité dans le secteur de la mêlée fermée les en ont empêchés jusqu'au bout.
Le combat en deuxième période, d'une rare intensité, comme la veille entre l'Irlande et la Nouvelle-Zélande, a finalement tourné à l'avantage des Boks infranchissables.
Et comme les All Blacks, l'Afrique du Sud est lancée vers un quatrième sacre mondial. Pour les Français, c'est encore raté.