Parlementaires de Guadeloupe et Martinique se mobilisent pour que Noël Daufour puisse se rendre au chevet de sa fille hospitalisée

Noël Daufour
Ils sont 8 députés de Guadeloupe et de Martinique. Ils ont décidé de prendre position et de demander au ministre de la Justice, Eric Dupont-Moretti d'intervenir dans le dossier Daufour. L'homme en détention provisoire en Martinique souhaite se rendre au chevet de sa fille atteinte d'une tumeur au cerveau, également hospitalisée dans l'île sœur. Pour l'instant, il a pu la voir 2 heures...

C'est une démarche rare entreprise par les députés de Guadeloupe et de Martinique... Celle d'interpeller le ministre de la Justice sur la situation que traverse actuellement Noël Daufour, en détention provisoire au centre pénitentiaire de Ducos, en Martinique. 

Dans un courrier adressé à Eric Dupont-Moretti, Jean-Philippe Nilor (député de la 4e circonscription de Martinique), Christian Baptiste (député de la 2e circonscription de Guadeloupe), Elie Califer (député de la 4e circonscription de Guadeloupe), Johnny Hajjar (député de la 3e circonscription de Martinique), Max Mathiasin (député de la 3e circonscription de Guadeloupe), Marcellin Nadeau (député de la 2e circonscription de Martinique), Olivier Serva (député de la 1ère circonscription de Guadeloupe) et Jiovanny William (député de la 1ère circonscription de Martinique), plaident pour le respect de la dignité humaine et des droits de l’enfant, dans cette affaire. 

Père avant tout

Des huit hommes identifiés par la justice dans l’affaire dite des "Grands Frères", Noël Daufour (dit O’Neel) fait partie des trois derniers encore en détention à ce jour.
Pour rappel, il lui est reproché son implication présumée dans une affaire d’association de malfaiteurs et de crimes et délits en bande organisée, en marge des mouvements sociaux de novembre 2021.

Après avoir été incarcéré dans l'Hexagone, Noël Dufour a finalement été transféré en Martinique, le 5 février 2023. Plus proche de sa famille, mais de récents événements ont mis l'accent sur une situation difficile. 

En effet, il a été diagnostiqué à sa fille, Sanaé, âgée de 3 ans, une tumeur au cerveau.
La petite a été héliportée en urgence de Guadeloupe à la Martinique afin d'y subir une intervention chirurgicale, le 30 mars. Son pronostic vital est engagé.
Un cauchemar pour tout parent et une situation d'autant plus compliquée que la mère de l'enfant ne peut être à ses côtés en permanence, devant travailler, indiquent les parlementaires et que son père est incarcéré. 

Pourtant, indiquent les élus, mais également la famille et les proches de Noël Daufour, les médecins ont requis "la présence du père au chevet de son enfant pour une durée minimale de deux semaines".

Une demande d'autorisation de sortie sous escorte a été déposée comme le prévoit l'article 148-5 du code de procédure pénale. Le 31 mars dernier, le magistrat instructeur a autorisé cette demande assortie d'une exécution immédiate. 

Demande qui n'a pas été exécutée tout de suite, en raison d’un manque d’effectif. Aucun agent disponible n'étant capable de former l’escorte du prévenu a déclaré l’administration pénitentiaire de Martinique.

Après plusieurs appels de ses avocats, des parlementaires signataires du courrier, notamment auprès de la préfecture de Martinique, Noël Daufour a finalement pu se rendre au chevet de sa fille, le 2 avril dernier. Durant deux heures... Et non deux semaines comme réclamé par les médecins. 

Noël Daufour espère "un sursaut d'humanité"

Dans un texte largement diffusé sur les réseaux sociaux, il écrit vivre "un énième affront" mais se dit "prêt tous les jours, à attendre ce sursaut d'humanité". 

Depuis, de toute part, des soutiens d'Oneel prient les autorités d'agir.

Les députés rappellent, dans leur courrier, que Noël Daufour reste présumé innocent, au regard de la loi française et demandent un geste envers cette famille. 

Monsieur le Ministre, nous demandons à ce que le respect de la dignité humaine et des droits de l’enfant priment, que les décisions judiciaires soient respectées et appliquées, et que M. DAUFOUR soit autorisé sans délais à se rendre au chevet de son enfant pour la durée nécessaire à son rétablissement, telle qu’évaluée par ses médecins.

Extrait courrier des parlementaires de Guadeloupe et Martinique à l'attention du ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti