En Dominique, dix jours après Maria, les routes sont dégagées petit à petit, et le trafic se densifie dans un décor d’apocalypse. Le pays, très éprouvé, a vu affluer la population vers la capitale, Roseau, et son hôpital.
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Longer la côte ouest de la Dominique, et ne pas la reconnaître. Le vert luxuriant s’est mué en brun, les mornes pelés semblent avoir été attaqués par les flammes. Pourtant aux dires de ceux qui rejoignent une nouvelle fois leurs proches, inquiets du passage de Maria, la végétation reprend déjà sa place par endroits.
Le terminal maritime n’étant plus accessible, c’est au port de commerce que le bateau accoste, près des navires militaires hollandais, barbadien et trinidadien. C’est là également que les hélicoptères de l’armée américaine viennent chercher leur chargement. Josy revient pour la deuxième fois depuis Maria, chargée de trois énormes cartons. Cette secrétaire guadeloupéenne a posé une journée de congé pour amener des vivres, de l’eau, des bâches et des lampes à son cousin.
Jerry habite plus au nord, à Massacre. En anglais, il raconte : « Les gens ont prit un moment pour réaliser vraiment ce qui se passait. Puis ils ont commencé à nettoyer, à reconstruire, à rassembler ce qui leur restait, pour voir ce qu’ils pouvaient faire. Vous savez c’est vraiment difficile. Vous vous levez le matin et vous ne savez pas par où commencer. Mais il y a de l’entraide, de la solidarité, on fait ce que l’on peut petit à petit, et on y arrivera. Nous sommes un peuple très résilient. » Sa préoccupation c’est aussi de replanter des arbres rapidement.
Au Princess Margaret hospital de Roseau, l’activité est réduite. Le manque d’eau empêche les soignants d’exercer. Des ouvriers travaillent à remettre l’électricité dans tous les services. Au dernier étage, l’administration est à ciel ouvert. Des dossiers sèchent à l’air libre. Deux infirmières s’interpellent : « Comment ça va pour toi ? » « J’ai perdu mon toit mais ma voisine m’a accueilli. » « Et ta famille ? ». A l’extérieur, au Lindo park, une distribution s’organise.
Georges reste en marge. Si la préoccupation se lit sur les visages, il suffit de croiser un regard pour retrouver la chaleur dominicaise. Georges demande des nouvelles de la Guadeloupe après le passage de Maria. Rassuré, cet habitant du quartier de Goodwill s’épanche en patois : « Nous essayons d’arranger les choses, mais c’est très dur car tout le pays est détruit. Nous avons besoin d’eau, de nourriture, d’abris et de vêtements. Nous espérons que des gens viendront nous aider pour nettoyer les routes et faire en sorte que l’aide arrive partout dans l’île. »
Plus bas sur les berges du fleuve Roseau, du linge sèche. Dans l’attente de l’eau courante on vient se rafraîchir ici. La poussière, boue sèche qui a envahi la capitale, alliée à la brume de sable, oblige les habitants à se cacher la bouche et le nez. De la fumée serpente en différents endroits : ici c’est Terry qui boucane du poulet sorti du congélateur. Son toit envolé, à Stockfarm, elle est venue s’installer sur son lieu de travail, qui a tenu bon juste en face du gouvernement.
Les ordures s'amoncellent sur le bord des routes. Certains y puisent encore des contenants en plastique qui pourront servir à l'avenir. Devant la radio nationale DBS, un groupe écoute le point quotidien du gouvernement. Ici on peut recharger son téléphone portable et échanger au moins par sms, car les communications ont encore du mal à passer en Dominique.
Le terminal maritime n’étant plus accessible, c’est au port de commerce que le bateau accoste, près des navires militaires hollandais, barbadien et trinidadien. C’est là également que les hélicoptères de l’armée américaine viennent chercher leur chargement. Josy revient pour la deuxième fois depuis Maria, chargée de trois énormes cartons. Cette secrétaire guadeloupéenne a posé une journée de congé pour amener des vivres, de l’eau, des bâches et des lampes à son cousin.
Jerry habite plus au nord, à Massacre. En anglais, il raconte : « Les gens ont prit un moment pour réaliser vraiment ce qui se passait. Puis ils ont commencé à nettoyer, à reconstruire, à rassembler ce qui leur restait, pour voir ce qu’ils pouvaient faire. Vous savez c’est vraiment difficile. Vous vous levez le matin et vous ne savez pas par où commencer. Mais il y a de l’entraide, de la solidarité, on fait ce que l’on peut petit à petit, et on y arrivera. Nous sommes un peuple très résilient. » Sa préoccupation c’est aussi de replanter des arbres rapidement.
Au Princess Margaret hospital de Roseau, l’activité est réduite. Le manque d’eau empêche les soignants d’exercer. Des ouvriers travaillent à remettre l’électricité dans tous les services. Au dernier étage, l’administration est à ciel ouvert. Des dossiers sèchent à l’air libre. Deux infirmières s’interpellent : « Comment ça va pour toi ? » « J’ai perdu mon toit mais ma voisine m’a accueilli. » « Et ta famille ? ». A l’extérieur, au Lindo park, une distribution s’organise.
Georges reste en marge. Si la préoccupation se lit sur les visages, il suffit de croiser un regard pour retrouver la chaleur dominicaise. Georges demande des nouvelles de la Guadeloupe après le passage de Maria. Rassuré, cet habitant du quartier de Goodwill s’épanche en patois : « Nous essayons d’arranger les choses, mais c’est très dur car tout le pays est détruit. Nous avons besoin d’eau, de nourriture, d’abris et de vêtements. Nous espérons que des gens viendront nous aider pour nettoyer les routes et faire en sorte que l’aide arrive partout dans l’île. »
Plus bas sur les berges du fleuve Roseau, du linge sèche. Dans l’attente de l’eau courante on vient se rafraîchir ici. La poussière, boue sèche qui a envahi la capitale, alliée à la brume de sable, oblige les habitants à se cacher la bouche et le nez. De la fumée serpente en différents endroits : ici c’est Terry qui boucane du poulet sorti du congélateur. Son toit envolé, à Stockfarm, elle est venue s’installer sur son lieu de travail, qui a tenu bon juste en face du gouvernement.
Les ordures s'amoncellent sur le bord des routes. Certains y puisent encore des contenants en plastique qui pourront servir à l'avenir. Devant la radio nationale DBS, un groupe écoute le point quotidien du gouvernement. Ici on peut recharger son téléphone portable et échanger au moins par sms, car les communications ont encore du mal à passer en Dominique.
Les secouristes sont installés au Windsor park stadium. Parmi les équipes, des Barbadiens, Canadiens, Cubains, Britanniques, Hollandais, Palestiniens, Suisses, Trinidadiens, Venezueliens... et des pompiers martiniquais et guyanais en provenance de Saint-Martin. 70 agents qui après avoir ouvert des voies dans la capitale et ses abords, aidé à la couverture de toitures (notamment à l'hôpital) et aux travaux d'électricité, ont été affectés dans le sud de l'île. Une équipe de soignants est partie avec des médicaments réactiver deux dispensaires à Soufrière et à Scotts head, préalablement bâchés par les soldats du feu. Une aide humanitaire globale qu'il faut maintenant arriver à coordonner dans l'île aux 365 rivières.