L’agriculture subit les foudres du changement climatique ; sécheresses, inondations, cyclones, ou encore salinisation des sols réduisent à néant, de loin en loin, les efforts fournis par les professionnels.
Comment peuvent-ils résister à ces aléas, parfois extrêmes et lourds de conséquences ?
L’institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), Météo France et le pôle d’innovation Synergîle ont mené une étude, avec des agriculteurs, dans le cadre du projet « Explorer », qui vise à mieux appréhender les phénomènes, en préservant la ressource.
Les enjeux du moment sont nombreux, pour les exploitants et les acteurs qui les accompagnent : il s’agit de développer une agriculture capable de résister au changement climatique, productive et respectueuse de l’environnement. Ces objectifs sont poursuivis, dans le cadre d’ « Explorer ».
Encore faut-il identifier les risques à venir. Les prévisions sont l’affaire de Météo France.
Les tendances sont une diminution des précipitations de 15 à 20% en moyenne sur l’année, des périodes de chaleur et sécheresse plus fréquentes. On n’aura pas plus d’ouragans et de tempêtes ; par contre, lorsqu’il y aura des ouragans, ils seront généralement assez costauds.
Thierry Jimonet, directeur du centre Météo France de Guadeloupe
Les différentes techniques innovantes démontrent pour l’heure leur efficacité, au sein d’une micro-ferme installée à Petit-Bourg. A l’image d’un jardin créole, les productions y sont diversifiées, sans engrais chimiques, ni pesticides. Mais cela ne se fait pas sans mal.
On travaille sur des notions de développement durable. Cela inclut plusieurs notions : la notion d’écologie, la notion économique et la notion sociale. Et donc, systématiquement, nous, en tant que jeunes, on prend des décisions en tenant compte de ces trois pôles. Et donc c’est vrai que lorsqu’on multiplie à l’infini les productions, pour avoir essayé, c’est toujours un peu plus compliqué que ce que l’on pense.
Boris Damase, administrateur des Jeunes Agriculteurs
Des efforts qui nécessitent plus d’investissement et plus de main d’œuvre. De quoi influer sur le prix à la vente.
Le problème est que l’on s’aperçoit souvent que, sur les marchés, les gens ne regardent que le prix, mais ils ne regardent pas tout ce qu’il y a derrière et tout ce qui permet de justifier un coût aussi élevé. De toutes les façons, il est indéniable que des modèles d’exploitation de type « grand jardin créole » doivent se développer. L’avenir de l’agriculture passe par ce genre de modèle.
Sully Gabon, ingénieur agronome et consultant
La balle est donc dans le camp des consommateurs, appelés à revoir leur mode de consommation.
Pour aller plus loin :
Jean-Marc Blazy, directeur de recherche à l’INRAE en est persuadé : une agriculture résiliente est possible. Il était l’invité de Christelle Théophile, dans le journal télévisé du mardi 27 septembre 2022 :