L'Institut national de statistique et des études économiques (INSEE) et l'Institut d’émission des départements d’outre-mer (IEDOM) ont présenté les résultats de leur nouvelle étude du Produit intérieur brut (PIB) de Saint-Martin. Le rapport correspondant a été rendu public le 21 juin dernier ; il est titré, de manière très explicite "entre 2014 et 2021, la croissance économique de Saint-Martin est entravée par l’ouragan Irma et la crise sanitaire".
L’activité économique a clairement connu d’importantes fluctuations, sur ce laps de temps.
Importantes fluctuations de la croissance économique
Tout allait plutôt bien jusqu’en 2016, où la croissance était soutenue, à hauteur de +2,7% en moyenne par an.
Irma aidant, un recul significatif de 8% en moyenne a été constaté, en 2017 et 2018, jusqu’à un rebond de 6,5% en 2019. Cette année-là, le PIB de Saint-Martin s’élève à 582,6 millions d’euros, soit un niveau inférieur à celui observé cinq ans plus tôt, en 2014 (- 0,7 %).
En 2020, le Covid-19 a joué, à son tour, les éléments perturbateurs. Les périodes successives de confinement et les restrictions sanitaires ont entrainé la chute de la croissance, jusqu’à -12,5%.
En 2021, le retour aux beaux jours a permis une remontée de 4,9%.
Mais l’écart avec 2016 reste important ; il s’élève à 17,2%.
Des contrastes
Alors que quasiment tous les secteurs d’activité ont été marqués par les crises climatique et sanitaire successives, ceux du BTP, de l’industrie et du secteur principalement non marchand ont gardé le cap.
A noter aussi que, depuis le passage de l’ouragan majeur Irma, la population de Saint-Martin diminue de 1,7% annuellement.
Au 1er janvier 2019, la population moyenne de Saint-Martin s’établit à 32.489 habitants, contre 41.677 à Sint-Maarten, la partie néerlandaise de l’île.
Pour autant, en partie française, la consommation des ménages suit une dynamique positive, entre 2015 et 2021 ; on parle en moyenne d’une progression de 9,4% en moyenne. Elle a été favorisée par les mesures exceptionnelles mises en place après Irma.
La reconstruction post-Irma a aussi boosté les crédits à l’habitat et les crédits à l’investissement des entreprises et des collectivités locales.
La remise en état des bâtiments publics, l’enfouissement des réseaux ont favorisé le secteur du BTP, davantage pourvoyeur d’emplois.
En revanche, l’hôtellerie-restauration a perdu de la main d’œuvre, en ces temps de baisse d’activité. Le tourisme, dans son ensemble a souffert des crises précitées. Interdépendants, le tourisme, le commerce et le transport enregistrent des baisses, en termes de contribution à la richesse du territoire.
A Saint-Martin, un tiers de la population active est au chômage ; un taux qui n’a pas bougé entre 2014 et 2019 ; le fait est que l’emploi a baissé en même temps que le nombre d’actifs.
POUR ALLER PLUS LOIN/
Le rapport complet du Comptes économiques rapides pour l’Outre-mer (CEROM), projet impulsé par l’INSEE, l’IEDOM et l’Agence française de développement (AFD) notamment, est à consulter > en cliquant ici.