L'image de "friendly island" de Saint-Martin a été écornée par la montée de la délinquance en fin d’année dernière. L’agression d’un touriste et la mort de plusieurs jeunes ont rendu nécessaire une vaste réflexion, qui prend la forme d’assises des violences des jeunes.
Tous ces récents événements nous ont conduits à nous poser la question de la jeunesse à Saint-Martin. En tant qu'institution, en tant que représentante de l'Etat, avec les acteurs de la justice, avec l'Education nationale, mais aussi avec la collectivité de Saint-Martin, nous nous sommes demandés ce que nous pouvions faire pour réagir face à cette situation.
Marie-Hildegarde Chauveau, directrice de cabinet du Préfet de Saint-Barthélemy et Saint-Martin
Car, l’état des lieux est inquiétant sur cette île multiculturelle. Des faits de violence qui se répètent, des armes, dont des armes de guerre qui circulent. Ou encore 2500 jeunes sans travail ni formation,
La délinquance sévit n’importe où, même dans un sanctuaire comme l’école.
Nous avons régulièrement à suivre et à organiser, à la fois les sanctions, mais aussi tout ce qui est éducatif, tout ce qui peut être mis en place pour accompagner les jeunes, accompagner les familles par rapport à ces questions-là.
Harry Christophe, vice-recteur des Iles du Nord
Les pouvoirs publics et la société civile veulent donc vite trouver des solutions à cette violence des jeunes, qui peut être l'expression d’un mal-être.
Je pense qu'il est très important, à Saint-Martin, mais aussi ailleurs, de pouvoir détecter dès les premières années les difficultés d'apprentissage, notamment l'acquisition de la parole et de l'écriture, car dans ces moments de difficulté, si on a pas le soutien nécessaire, on a finalement un enfant qui se désinvestit du milieu scolaire, avec une estime de lui qui est pauvre et finalement il se tourne vers un milieu qui l'encourage un peu plus, notamment la délinquance et l'agressivité.
Dr Ariel Abecassis, BECASSIS, pédopsychiatre au Centre hospitalier de Saint-Martin
Les jeunes sont auteurs mais aussi victimes de violences. Plusieurs sont venus porter leur témoignage. Pour montrer qu’il existe une vie après avoir mal tourné. Et partager leur regard sur Saint-Martin aujourd’hui.
Ces Assises réuniront des ateliers autour de six grands thèmes. Les travaux doivent durer deux mois et déboucher sur un plan d’actions.