Protéger le littoral par une mesure d'interdiction au cours de l'un des week-ends où les plages sont le plus prisées, c'est probablement prendre un risque d'impopularité. Mais, parallèlement, c'est peut-être la mesure politique la plus réaliste qu'il soit devant toutes les menaces que les dérèglements climatiques font déjà peser sur le monde.
Une mesure que le maire de Sainte Anne a choisi d'assumer pleinement compte tenu de l’urgence climatique qui se caractérise en Guadeloupe notamment à travers le recul du trait de côté et l’érosion du littoral.
Pour 2025 l’équipe municipale travaille sur une nouvelle stratégie à BOIS JOLAN en attendant ce sera une année difficile pour les campeurs.
Le maire ne craint pas pour autant de susciter la désaffection des Guadeloupéens. Bien plus, il espère même être suivi en cela par les autres chefs d'édilité pour aider à une vraie prise de conscience collective en Guadeloupe.
Un problème guadeloupéen qui dépasse les seules limites de Sainte Anne
Nous avons tous fait le même constat : le littoral guadeloupéen et son trait de côte reculent presque à vue d’œil sous l’effet du réchauffement climatique causé par l’homme. Les scientifiques sont unanimes : les plus optimistes tablent sur une montée des eaux de 30 cm d’ici à 2050 quand d’autres suggèrent une élévation encore plus importante.
Et les simulations informatiques sur le nouveau visage de nos littoraux font froid dans le dos. L’océan va rogner des kilomètres carrés de terre et submerger de nombreuses zones d’habitations humaines et d’habitat du monde sauvage…
Alors l’interdiction du camping et des barbecues ou encore du lessivage en mer des ustensiles de cuisine, ne bouleversera pas les choses mais l’inaction, c’est sûr, ne fait qu'accroître cette tendance délétère.
Ajoutez à cela la pression que nous exerçons au quotidien sur la biodiversité de ces écosystèmes : mer / récifs coralliens / plages et bande littorale, et que certaines collectivités tentent d’enrayer avec des politiques publiques de préservation et de restauration.
Alors oui, l’empreinte de l’homme est en train de laisser une bien vilaine trace et les festivités pascales et leurs traditions doivent elles aussi s’adapter et contribuer à relever ce défi : inverser la courbe du réchauffement climatique et l’érosion de la biodiversité.