Salon de l’agriculture 2024 : le 1er prix d’Agreen Startup revient à Nahuel Tournebize et son fromage de cabri créole

Pour son projet Capr'Îles, Nahuel Tournebize a reçu le 1er prix du concours national Agreen Startup de l'innovation, des mains de la ministre déléguée auprès du ministre de l’agriculture Agnès Pannier-Runacher - 25/02/2024.
La jeunesse guadeloupéenne a brillé, dimanche, au Salon International de l’Agriculture, à Paris. Nahuel Tournebize, 23 ans, a remporté le concours national Agreen Startup. Son projet innovant Capr’îles, de production de lait et de fromage de cabri créole, a séduit le jury national. Cette distinction va avec un chèque de 3000 euros et un accompagnement technique et juridique.

C’est une Guadeloupéenne de 23 ans qui a décroché le 1er prix du concours Agreen Startup, dont la phase finale a eu lieu sur le Salon international de l’agriculture de Paris, hier (dimanche 25 février 2024) : Nahuel Tournebize a ainsi obtenu le Prix de l’innovation, pour son projet Capr’îles.
Agreen Startup, qui récompense l’innovation dans le domaine agricole, fêtait ses dix ans ce week-end.
Nahuel Tournebize a présenté son projet à Porte de Versailles, après en avoir remporté l’édition 2023 en Guadeloupe. La jeune femme a donc été sélectionnée, avec six autres lauréats de l’Hexagone, pour la version nationale du concours, organisé par Chambres d’agriculture France.

Du lait et du fromage de cabri créole

Durant deux jours, les participants ont présenté leurs projets innovants sur le stand du ministère de l’agriculture. Le jury a été convaincu par Capr’îles, qui vise à produire du lait et du fromage de chèvre, avec la race de cabri créole.

Nahuel Tournebize déplore le fait que le lait des caprins locaux, d’une excellente qualité, n’est pas valorisé, alors que la Guadeloupe, territoire insulaire, est dépendante des importations. 130 tonnes de fromage de chèvres arrivent annuellement dans l’archipel, en l’absence de production laitière dans l’archipel.

Les pitchs finaux ont été entendus, dimanche, dont celui de Nahuel Tournebize, dont voici un extrait :

D’après mon prévisionnel, je vais produire en un an 420 kilos de fromage de chèvre, ce qui correspond à 0,3% du marché. Si nous voulions atteindre ne serait-ce que 10% de cette part de marché, il faudrait 30 exploitations comme la mienne. C’est pour cela que Capr’îles aspire à être un modèle duplicable, pour l’ensemble de la Guadeloupe, afin de créer une filière laitière durable (...)

Nahuel Tournebize, ingénieure agronome et gérante de Capr’îles

Concours national Agreen Startup de l'innovation : Nahuel Tournabize a convaincu lors de son pitch de présentation du projet Capr'îles - 25/02/2024.

L’annonce du palmarès a été faite par Agnès Pannier-Runacher, la ministre déléguée auprès du ministre de l’agriculture.

Le projet Capr’îles sur les bons rails

Nahuel Tournebize a fait part de sa fierté, après la réception de son prix Agreen Startup de l’innovation, doté d’une enveloppe de 3000 euros, avec plusieurs dispositifs d’accompagnement technique et juridique.
L’exposition de son projet, lors d’un évènement comme le Salon de l’agriculture, ne peut que booster l’avancée de son projet.

Les projets ultramarins ont aussi leur place sur la place nationale, au même titre que des projets, comme là, de Normandie ou d’Ardèche. Donc, très très contente, très fière et ça permet aussi, pour mon projet, d’avoir une visibilité (...).

Nahuel Tournebize, ingénieure agronome et gérante de Capr’îles

Le 1er prix du concours national Agreen Startup de l'innovation va de pair avec un chèque de 3000 euros et un accompagnement technique et juridique.

Nahuel Tournebize est toujours à la recherche de 5 hectares de foncier, pour lancer son activité. La commande de son atelier de transformation et de son bâtiment d’élevage est déjà lancée.
Les 15 à 20 chèvres laitières nécessaires, dans un premier temps, seront achetées auprès de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE) ; il en faudra 30 pour être rentable. À terme, dans les deux ans, l’entrepreneuse vise un bétail de 60 têtes.

 En attendant, elle se forme. La Guadeloupéenne finit actuellement ses études d’ingénieure et, parallèlement, au sein de Capr’îles, elle commence à développer la filière laitière, dans l’archipel. Cela passe notamment par le fait de développer un cahier des charges fixe, à l’intention de ceux qui voudront se lancer dans l’aventure à ses côtés.