Après la vague de violence qui a notamment touché la ville de Pointe-à-Pitre, la préfecture avait annoncé déployer d’importants moyens pour endiguer ce phénomène, notamment lors d’opérations baptisées "Place nette". Il y en a eu une organisée avant-hier (jeudi 28 mars 2024) ; elle est qualifiée d’inédite, puisqu’elle a été menée "sur tout le territoire de l'archipel par les forces de gendarmerie, en collaboration avec la police nationale, les douanes et les polices municipales", précise le Palais d’Orléans de Basse-Terre, dans un communiqué de presse. Sur le terrain, les forces de l’ordre étaient d’ailleurs placées sous la supervision (non moins inédite) du préfet Xavier Lefort, vêtu d’un gilet par balles de la gendarmerie.
Des forces de l’ordre en force
Plus de 243 militaires de la gendarmerie nationale, comprenant trois équipes cynophiles, deux brigades nautiques et un hélicoptère, ont été mobilisés sur dix-sept points de contrôles. Ils ont procédé au contrôle de 550 véhicules et 801 personnes.
Le bilan est appréciable :
29 délits ont été ainsi constatés, dont 24 dans le domaine de la sécurité routière et 73 contraventions ont été dressées. Plus spécifiquement, une infraction a été relevée en matière d'économie souterraine, 71 opérations anti-délinquance et 17 opérations de lutte contre les stupéfiants ont été menées.
Préfecture de la Guadeloupe
Un signal fort envoyé aux contrevenants, délinquants et criminels
Une telle présence s’avère nécessaire, tant les chiffres qui témoignent de l’insécurité sont alarmants en Guadeloupe ; elle est réclamée par bon nombre de citoyens, notamment par les commerçants et élus de Pointe-à-Pitre.
Cette action d'envergure s'inscrit dans un contexte où le territoire compte 6 fois plus d'homicides, 9 fois plus de tentatives d'homicides (dont la moitié par armes à feu) et 20 fois plus de vols à main armée que la moyenne nationale.
Préfecture de la Guadeloupe
Le préfet promet que l’opération "Place nette" sera "fréquemment renouvelée" et que les forces de l’ordre seront davantage visibles sur le territoire, qui aspire à plus de sécurité.
Pour autant, des voix s’élèvent aussi pour que la répression ne soit pas la seule solution contre la montée de la délinquance. Pour de nombreux syndicats par exemple, des moyens doivent être dévolus au système éducatif, ou encore à la lutte contre le chômage localement, afin que les personnes en mal d’insertion soient considérées par la société actuelle ; une société au sein de laquelle beaucoup s’estiment exclus.