Semaine Bleue : quand les personnes âgées délaissent les tâches administratives

Des structures accompagnent les aînés, localement, pour les papiers.
L’un des risques, pour les personnes âgées, par les temps qui courent, est de se laisser déconnecter des usages actuels, notamment de négliger les tâches administratives, pour lesquelles Internet est souvent le passage obligé. Des structures les accompagnent, localement, pour les papiers. On en parle, à l’occasion de la Semaine Bleue.

Faire une demande d’allocation autonomie, remplir sa déclaration d’impôts, changer d’assurance ou de mutuelle... ces démarches et tâches administratives peuvent vite devenir un enfer, quand on est sénior et en perte d’autonomie.

La Semaine Bleue, évènement national consacré aux retraités et aux personnes âgées, qui a démarré ce lundi 2 octobre 2023, est l’occasion pour nous de faire le point sur les initiatives qui permettent d’accompagner les aînés, dans leur quotidien.

Une structure qui aide les aînés dans leurs tâches administratives

Zoomons, pour commencer, sur "Class papiers". Depuis sa création, il y a un an et demi, cette société assiste les personnes, principalement les gran moun, dans leurs procédures, notamment en ligne.
Très souvent, cette assistance administrative permet de sortir certaines personnes âgées de la précarité et/ou de l’isolement.
C’est ce que constate Ludmilla Canourgues, la directrice de "Class papiers" :

Ce que j’observe depuis un an et demi avec "Classe papiers" : il commence à y avoir beaucoup d’isolement. Les gens sont seuls chez eux, ont plus de 75 ans, 80 ans... ils ne sont pas forcément en perte d’autonomie, mais ont une certaine fragilité et laissent un peu tomber le côté administratif ; donc ils n’ont plus aucun droit.

Ludmilla Canourgues, directrice de "Class papiers"

Selon une étude de l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), qui date de mai 2021, 28.000 personnes âgées de 60 et plus seront en situation de dépendance à l’horizon 2030, soit 8.000 de plus qu’aujourd’hui. Autant de seniors qui ont besoin d’une assistance médicale, sociale et administrative.

Or, délaisser les papiers, c’est parfois renoncer à des sources de revenus, voire se mettre en porte à faux avec les administrations...

C’est compliqué de faire des démarches. C’est le premier rempart pour accéder à certains droits, tout à fait légaux (...). On arrive à l’ère de la télédéclaration, mais les gens qui ont plus de 70 ans n’ont pas forcément tous leurs documents sur un espace, ou ne l’ont pas créé.

Ludmilla Canourgues, directrice de "Class papiers"

Le "bien vieillir", cheval de bataille des pouvoirs publics

La Semaine Bleue, c’est aussi une opportunité de s’interroger sur la société guadeloupéenne que nous voulons construire, sachant qu’elle comptera plus de seniors que de jeunes de moins de 25 ans, dans une dizaine d’années.
Les pouvoirs publics mettent donc l’accent sur le "bien vieillir", c’est-à-dire vieillir en santé et en autonomie.

En 2030, on va être l’un des départements les plus âgés de France (...). Le défi de notre société, actuellement, c’est comment bien vieillir. Je pense que c’est vraiment sur ça qu’il faut mettre l’accent. La dépendance entraîne un coût pour la société ; un coût économique, mais aussi un coût humain qui est certain. Axer nos politiques sur la prévention, c’est vraiment une priorité pour notre société.

Docteur Larissa Vainqueur, gériatre et présidente de la Société de Gériatrie et de Gérontologie de la Guadeloupe

La Semaine Bleue, c’est jusqu’au 8 octobre.