Semaines européennes du développement durable : quand une seconde vie est donnée aux déchets du BTP

Les intervenants de Concept Ka se déplacent sur les chantiers pour identiifer, trier et collecter les déchets.
Le BTP est le secteur qui produit le plus fort tonnage de déchets, au national, comme au niveau local. En Guadeloupe, zoomons sur une initiative qui mérite d’être élargie : l’association Concept Ka tri, collecte et revalorise les déchets de chantiers. De quoi retenir notre attention en ce début de Semaines européennes du développement durable 2023.

Les Semaines européennes du développement durable débutent ce lundi 18 septembre 2023. Jusqu’au 8 octobre, les populations sont appelées à "agir au quotidien" ; tel est le slogan, cette année.
L’objectif est d’inciter chacun à s’impliquer, dans la protection de l’environnement, à travers des actions individuelles et collectives antigaspillage, mais aussi vertueuses en matière de production et de gestion des déchets.
C’est ainsi que des initiatives locales seront valorisées, tout au long des trois semaines de cet évènement.

Quand le BTP se montre vertueux

Le secteur professionnel du bâtiment et des travaux publics (BTP) pèse lourd dans la balance écologique.

À l’échelle nationale, sa part dans la production de déchets est de 19%, selon une estimation faite par le ministère de la transition écologique, en septembre 2020, soit 46 millions de tonnes par an ; à titre de comparaison, chaque année, environ 30 millions de tonnes de déchets ménagers sont produites.

En Guadeloupe, les chiffres sont mal connus et peu suivis, concernant son impact. Dans son plan de prévention et de gestion des déchets, le Conseil régional évoque environ 1,47 million tonnes de déchets produites sur le territoire par le BTP.

Pour combattre ce fléau, il existe localement des initiatives innovantes, dont celle proposée par l’association Concept Ka. Cette structure traque les déchets du BTP, au nom du respect de la nature et les remet dans la chaîne de valeur.
Ses intervenants écument les chantiers, non pas pour les contrôler, mais pour récupérer et réutiliser tout ce qui est voué à partir à la poubelle ou à être enfoui. Un temps consacré au diagnostic, en lien avec le maître d’ouvrage.

La venue sur le chantier sert, dans un premier temps, à déterminer la nature des déchets et les quantités et, surtout, pouvoir travailler avec les différentes entreprises, pour faciliter le tri des déchets, au plus près de leur poste de travail. Après, au travers des bennes disponibles, faire la répartition.

Karuk Jean-Michel Grégoire, spécialiste en rudologie (étude des déchets, de leur élimination)

Sur les chantiers, outre le bois, le carton et le plastique, plus de 80% des déchets sont inertes, c’est-à-dire qu’ils ne se décomposent, ne se dégradent pas et ne brûlent pas (gravats, terres, matériaux rocheux...). Non dangereux, ils valent de l’or car rien ne se perd, tout se transforme.

Le tri est suivi de la collecte et de la revalorisation

Vous avez une démolition, vous avez des WC qui peuvent être récupérés ; il faut les réhabiliter, les nettoyer, refaire les joints, les tester...

Karuk Jean-Michel Grégoire, spécialiste en rudologie

La filière du réemploi des déchets du BTP n’en est, certes, qu’à ses prémices, chez nous. Mais, face à la pénurie des matériaux, aux problèmes de stockage des déchets et au sentiment généralisé de gaspillage, le projet Karudo de Concept Ka a de beaux jours devant lui.

Le développement durable, de quoi s’agit-il vraiment ?

Le développement durable va de pair avec un fonctionnement qui répond aux besoins du présent, sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Il s’agit donc de veiller à la croissance économique, dans le respect de la nature et des hommes.
Ce concept de développement durable repose sur la conciliation de trois piliers : le progrès économique avec des modes de production qui préserve les ressources, la dimension sociale pour satisfaire les besoins humains de façon équitable et la protection de l’environnement en réduisant notamment les impacts carbone et en consommant local.

Les acteurs de développement durable sont multiples. C’est en fait l’affaire de tous. Chacun, à son niveau, a un rôle à jouer : les entreprises, la société civile, les élus et les consommateurs.

Parce qu’il y a urgence à prendre conscience de notre impact sur la planète, de nombreuses actions sont programmées, durant les Semaines européennes du développement durable. Aussi petites soient-elles, elles sont importantes, pour faire évoluer les mentalités.