La serexposition des enfants devant les écrans nuit à leur santé

Le Sénat s'attaque aussi à l'exposition précoce des enfants aux écrans. Une proposition de loi vise à obliger les fabricants d'appareils et jeux numériques à avertir leurs jeunes utilisateurs des risques liés à une surexposition excessive aux écrans
Beaucoup diront qu'ils l'ont toujours supposé mais cette fois c'est la Haute Assemblée qui s'empare du sujet. Avec des rapports scientifiques à l'appui, le Sénat considère que la surexposition aux jeux sur écrans activerait chez les plus jeunes un système de récompenses dans le cerveau qui libérerait la dopamine. Complètement accros à cet effet euphorisant en permanence recherché, les enfants ainsi surexposés seraient facilement irritables, colériques, agressifs, et violents. Ils sombreraient alors dans une addiction pathologique, sans que leur entourage ne le comprenne tout de suite et qu'il n'en devienne ensuite l'infortuné témoin.

En cause donc,  le téléviseur,  la tablette, le téléphone, l’ordinateur, tout ce qui possède un écran et qui peut, selon ce principe, stimulant naturel de la dopamine. Et selon certains scientifiques, cette dépendance extrême pourrait même conduire à l’autisme pour les cas les plus graves. 

En Janvier dernier, le magazine Envoyé spécial met l'accent sur ce risque et ouvre de fait le débat qui ira ensuite jusqu'au Sénat        Voir : "Accrocs aux écrans" . 

Des troubles du comportements proches de l'autisme


Les spécialistes expliquent que dans ces conditions, le cerveau des bébés ne peut pas se développer normalement. Deux mécanismes sont en jeu d’après eux : la captation de l’attention involontaire et le temps volé aux activités d’exploration. Ainsi, des retards de langage et de développement apparaissent de plus en plus fréquemment chez des enfants qui ne présentent aucune déficience neurologique.
Les professionnels du collectif font clairement la comparaison des symptômes observés chez ces enfants avec les  troubles du spectre autistique : absence total de langage à 4 ans, troubles de l’attention, troubles relationnels, stéréotypies gestuelles, intolérance marquée à la frustration.  "L’enfant est en contact permanent avec les écrans : de façon directe ou indirecte, quand un écran est allumé dans la pièce où l’enfant se trouve, ou lorsque le parent regarde son portable mais ne regarde plus son enfant."
Pour les médecins, un bébé ne peut se développer normalement sans stimulation des parents. "Il ne peut accéder à une conscience de soi et développer un langage humain de communication et d’échange avec l’adulte." Dès que l’écran est retiré, une amélioration est observée au niveau de l’attention, du langage et du comportement.

Des effets positifs malgré tout


Dans un rapport édité en 2016, la société canadienne de pédiatrie, en allant plus loin dans son étude, avait souligné que 

À compter de l’âge d’environ deux ans, des émissions de télévision de qualité bien conçues, adaptées à l’âge et comportant des objectifs éducatifs précis peuvent représenter un moyen supplémentaire de favoriser le langage et l’alphabétisation des enfants. Des émissions de qualité peuvent également encourager des aspects du développement cognitif, y compris des attitudes positives envers les races et le jeu imaginaire. Selon des données préliminaires, les médias interactifs, et particulièrement les applications qui exigent les réactions d’un adulte (des réactions instantanées à ce que l’enfant dit ou fait), peuvent aider les enfants à assimiler l’information enseignée. Ces réactions du parent, lorsqu’elles s’associent à un contenu adapté à l’âge, qu’elles sont instantanées et qu’elles sont liées à l’intensité de l’action, peuvent permettre à un enfant de 24 mois d’apprendre de nouveaux mots.


mais elle avait aussi reconnu que 

Les preuves d’une association entre le temps d’écran et les troubles de l’attention sont mitigées, les effets négatifs étant clairement apparents seulement lors d’une exposition intense (plus de sept heures par jour). Il est toutefois démontré qu’une forte exposition à la télévision en arrière-plan nuit à l’utilisation et à l’acquisition du langage, à l’attention, au développement cognitif et à la fonction exécutive chez les enfants de moins de cinq ans. Elle réduit également la quantité et la qualité des échanges entre les parents et l’enfant et distrait l’enfant de ses jeux....Certaines études associent l’écoute prolongée de la télévision à des capacités cognitives moins élevées, particulièrement pour ce qui est de la mémoire à court terme, des aptitudes précoces en lecture et en mathématiques et du développement du langage. Un contenu violent ou un déroulement rapide de l’action peut nuire à la fonction exécutive, et ces effets peuvent être cumulatifs. L’incapacité des jeunes enfants (particulièrement ceux de moins de deux ans) à distinguer la réalité quotidienne de ce qui se produit à l’écran, conjuguée à leurs efforts pour comprendre le sens de ces expériences contradictoires, peut entraver et contrecarrer la fonction exécutive.

Une proposition de loi du Sénat, 

Après le rapport de sa commission de la culture, de l'éducation et de la communication, le Sénat a donc décidé le 14 novembre dernier, que 

Afin de sensibiliser et responsabiliser les parents, l'article unique de la proposition de loi crée une obligation pour les fabricants d'outils et de jeux numériques disposant d'un écran d'assortir les emballages de ces produits d'un message avertissant des dangers pour le développement des enfants de moins de trois ans et impose une campagne nationale de sensibilisation aux bonnes pratiques en matière d'exposition aux écrans.

©guadeloupe

Des conseils d'utilisation 

En regardent le contenu avec les enfants. Les adultes peuvent établir des liens entre le contenu et la réalité et renforcer les aptitudes linguistiques et cognitives, comme l’attention, la mémoire et la réflexion. En passant du temps devant un écran avec d’autres, les enfants évitent également les écueils d’une écoute solitaire.
Les parents choisissent activement les activités des enfants devant l’écran; ils priorisent les applications et les contenus éducatifs, évitent les émissions commerciales ou grand public et s’inspirent d’une classification des médias pour orienter leurs choix combinent l’utilisation des écrans tactiles avec les jeux créatifs ou actifs.
Voir aussi : « La surexposition des jeunes enfants aux écrans est un enjeu majeur de santé publique »