Soutien spécifique aux entreprises des Antilles : ce ne sera pas du tout cuit, à en croire la réponse du ministre des Outre-mer

En réponse aux élus et socio-professionnels de Guadeloupe et de Martinique, qui demandent des "mesures vigoureuses spécifiques, afin de faire face aux conséquences économiques liées à la gravité de la situation sanitaire", Sébastien Lecornu liste les "efforts considérables et légitimes" de l'Etat.

La réponse de Sébastien Lecornu ne s'est pas faite attendre.
Le ministre des Outre-mer a été destinataire de courriers émanant d'élus et de représentants du monde économique de la Guadeloupe et de la Martinique, notamment au début de cette semaine, lui demandant l'adaptation des aides économiques d'urgence, à la situation spécifique de nos territoires.

 

Des dispositifs déjà "plus avantageux" que dans l'Hexagone

Ce jeudi 26 août 2021, le locataire de la rue Oudinot récapitule tout ce qui a été mis en oeuvre, depuis le début de la crise Covid, pour soutenir les structures économiques locales. Il admet que les restrictions imposées par les préfets, "adaptées à l'évolution de la situation sanitaire", ont "un impact évident sur l'activité des entreprises, en particulier sur celles du secteur touristique".

C'est pourquoi le Gouvernement a décidé d'adapter les mesures d'aide économique d'urgence aux situations spécifiques, qui sont actuellement celles des Outre-mer. Notamment l'activité partielle indemnisée par l'Etat, le fonds de solidarité "renforcé" pour les secteurs les plus impactés par la crise sanitaire (au premier rang desquels l'hôtellerie et la restauration) et le fonds de solidarité "de base" pour toutes les autres entreprises ont été reconduits selon des modalités plus avantageuses que dans le reste du territoire national.

Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer - 26/08/2021

L'"effort considérable et légitime" que représentent ces mesures est donc rappelé, aux demandeurs.

La logique au "fil de l'eau" prévaut

Elus et socio-professionnels Antillais soulignent que beaucoup d'entreprises sont exclues de ces dispositifs, car elles sont majoritaires, dans nos territoires à être confrontées à des difficultés de paiement des charges sociales ; un fait bien antérieur à la crise sanitaire actuelle. Sur ce point, le ministre des Outre-mer n'entend pas déroger au principe de civisme fiscal et social, condition d'accès aux aides de l'Etat. Une décision qui risque d'être synonyme de coup de massue, pour les nombreuses structures en difficultés.

Les dispositifs existant pourront être prolongés "au fil de l'eau", c'est-à-dire en fonction de l'évolution de l'imprévisible crise, précise Sébastien Lecornu. Justement, le "au fil de l'eau" et le "cas-par-cas" vont remplacer le "quoi qu'il en coûte" a déjà annoncé le ministre de l'économie, Bruno Le Maire, ce jeudi, au national.

Par ailleurs, les bénéficiaires d'un prêt garanti par l'Etat, dans l'incapacité de s'acquitter des échéances de remboursement, pourront, durant deux ans, payer uniquement les intérêts, sans remboursement immédiat du capital. Ce sujet inquiétait nombre d'entreprises hexagonales également ; d'où cette décision prise depuis début 2021.

Une attention particulière sera portée sur le tourisme, à travers un "plan de reconquête et de transformation" de ce secteur d'activité.

Mesures de soutien aux économies ultramarines

Et, comme à chaque intervention des membres du Gouvernement, Sébastien Lecornu n'a pas manqué de signifier que la sortie de crise est conditionnée par la couverture vaccinale des territoires. 

A plus long terme, la seule solution pour assurer la reprise de l'activité économique et de la vie sociale est la vaccination de toute la population. Je vous invite à la soutenir résolument, par vos prises de parole et par des actions concrètes à mener, auprès de vos mandants, de vos employés et de vos clients.

Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer - 26/08/2021