Sur les pas des Archéologues de L'INRAP sur l’habitation M. La Viele à Belle-Allée Saint-François

Fouilles archéologiques sur l'Habitation Vièle, Belle Allée Saint François
Comme chaque fois que l'occasion se prête lors d'un projet de construction d’une maison individuelle sur un site propice, l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) réalise une fouille archéologique préventive sur une surface de 926 m². Une opération menée dans l’ancienne habitation coloniale de M. La Viele et à laquelle le public était convié ce samedi

Dans cet univers où le passé a laissé des traces qu'il convient de découvrir, de répertorier et de conserver, les archéologues de l'INRAp ont très peu de temps pour oeuvrer afin d’étudier l’évolution d'une habitation du début du XVIIIe au XXe siècle sur la Grande-Terre de Guadeloupe.

Ce site de l'Habitation M. La Viele, sucrerie Belle-Allée à Saint-François est donc une occasion propice pour la mise à nue de ce passé. Une occasion aussi d'aguérir l'oeil et l'entendement du public aux nécessités, aux exigences mais surtout, à l'intérêt de ce type de fouilles archéologiques pour approfondir les connaissances historiques sur la Guadeloupe.

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C'est Alexandre Coulaud, responsable de recherche archéologique sur ce chantier, qui est à l'oeuvre. Il mène les recherches sur le site et est le mieux à même d'expliquer au public ce qui s'y effectue.

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Au nombre des visiteurs du jour, Dominique. Il a une histoire particulière avec cette terre et ce site. Alors, cette occasion proposée par l'INRAp il ne l'aurait manquée pour rien au monde. Il est venu ce matin avec son fils et compte bien l'intéresser aux vestiges et au passé d'un lieu où ses ancêtres ont évolué.

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Un intérêt qui justifie pleinement l'initiative de l'INRAp. Une parenthèse dans le cours de leur mission limitée dans le temps mais qui se prolongera ensuite par l'étude de tout ce que le site leur aura donné de lui.

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A quelques pas de là, Elisa Bailly la séramologue fait une première évaluation de la récolte d'objets qu'elle aura ensuite à analyser. C'est en cela que la mission des archéologues se justifie concrètement.

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Un point d'histoire : 

L’habitation de M. La Viele trouve ses origines entre la fin du XVIIe et le début du XVIIIe siècle sous l’égide de la famille Desbonnes, l’une des plus anciennes familles françaises implantées en Guadeloupe.

En 1750, leur fille épouse Pierre La Viele, chirurgien natif de Bayonne. Entre 1763 et 1768, la carte des Ingénieurs du Roi y représente des installations en matériaux périssables et maçonnées.

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On y distingue à l’ouest, 13 cases matérialisant le quartier servile de l’habitation, au centre, cinq bâtiments rectangulaires représentant la maison du maître, ses communs et les installations industrielles destinées à produire le sucre de canne.On observe à l’est un moulin à vent maçonné puis un dernier bâtiment rectangulaire et une mare.

Abandonnée lors des troubles révolutionnaires, l’habitation est mise sous séquestre et confiée à un géreur, avant le retour des propriétaires en 1802, partis aux États- Unis.

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Au XIXe siècle, l’habitation est nommée Belle-Allée. En 1827, le moulin à vent, mal entretenu durant la Révolution, est rebâti et offre actuellement des graffitis représentant principalement des navires à voile.

Une fouille à l’est de l’ancienne maison du maître
Au sud-est du domaine de l’habitation, la fouille a révélé un bâtiment rectangulaire maçonné encore en élévation ainsi qu’une centaine de structures archéologiques, vestiges des différentes phases d’occupation attestées pour les XVIIIe et XIXe siècles : trous de poteaux, fosses, sablières, sols, pavages, murs…

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