Immersion, au plus près des soignants du service de réanimation du CHUG et de leurs patients. Infirmiers et médecins, épuisés par plus d'un an d'épidémie de Covid-19, font le maximum pour prendre au mieux en charge les personnes hospitalisées, comme en témoigne Etienne, actuellement en réanimation.
Derrière les chiffres, annoncés chaque semaine par l'Agence régionale de santé (ARS), faisant état du nombre de personnes hospitalisées après avoir contracté la Covid-19, il y a des hommes et des femmes. Tous sont plongés en plein cauchemar, parfois entre la vie et la mort. Quelques-uns décèdent. Et plusieurs s'en sont sortis, grâce aux soins prodigués par les soignants.
Pourtant, ces professionnels sont eux-mêmes dans une situation critique. Les services qui prennent en charge les patients Covid sont sous tension, particulièrement en ces temps d'augmentation alarmante de la circulation du virus. C'est le cas notamment du service de réanimation du Centre hospitalier universitaire de la Guadeloupe (CHUG).
L'occasion, pour nous de nous immerger, dans ce service, où un patient a accepté de témoigner.
Témoignage d'un patient qui a survécu à la Covid : "Je suis un combattant".
Les jours d'Etienne (nous avons changé le nom de ce témoin, qui a souhaité rester anonyme) ne sont plus en danger. Il le sait : son retour à la vie, il le doit aux infirmiers et aux médecins du service de réanimation du CHUG.
Aujourd'hui, il se sent mieux, "beaucoup mieux". Mais il a passé une période très difficile car, quand les symptômes sont apparus, il n’a pas pu se faire admettre aux urgences du CHU.
Ils ont dit que je n’étais pas assez en détresse respiratoire pour venir aux urgences. Il fallait que j’attende d’arriver en détresse respiratoire plus aggravée. Alors que, déjà à l’époque, je ne pouvais pas manger, je ne pouvais pas bouger, me relever du lit et j’étais entre 38 et 39°.
En attendant, un médecin de ville lui a prescrit un antibiotique très fort, qui lui a "défoncé l’estomac", selon son témoignage… sans pour autant améliorer son état.
Ainsi, pendant 10 jours, l'homme a été livré à lui-même, avec un traitement qu’il juge inadapté. Une période durant laquelle il n’a pu s’alimenter.
Je ne pouvais pas bouger. Je ne pouvais pas me déplacer. J'avais de la fièvre. J'avais mal à la tête. J'avais mal aux articulations. J'avais mal à l'estomac. J'avais mal au ventre. J'avais mal partout et je ne pouvais rien faire.
Enfin, il a été hospitalisé, mais "dans un service débordé", selon son propre constat.
Dès lors, il a tout de même été entre de bonnes mains, estime t'il. Le résultat est là.
Marie-Lyne Plaisir et Olivier Duflo ont recueilli le témoignage d'Etienne :
Je demande à mon peuple et, à tous les niveaux, de retrouver la notion de bon sens, de combat, qu'il avait.
Malgré ce qu'il vient de vivre, Etienne refuse la vaccination anti-Covid, qu'il considère comme une "hérésie". Pour lui, les médecins doivent prioritairement soigner les gens. Quant à la population, elle doit, de son point de vue, recourir aux médicaments d'antan, afin de renforcer leurs défenses immunitaires
La réanimation du CHUG sous tension
Les établissements de santé de Guadeloupe commencent à saturer. Près de 70 patients Covid sont actuellement hospitalisés. 20 sont pris en charge en réanimation.
Justement, le service de réanimation du CHU est sous vive tension, depuis quelques mois. Il lui appartient de faire face à la vague, chaque jour plus conséquente, de patients Covid, alors que le taux d'incidence est très élevé. Il a donc dû se réorganiser.
A (re)voir le sujet, en immersion, de Marie-Lyne Plaisir et Olivier Duflo :