Tournée chahutée pour le prince Edward, fils d'Elisabeth II, dans la Caraïbe

Philip J. Pierre, Premier ministre de Sainte Lucie reçoit une photo du Prince Edward et sa femme Sophie comme cadeau officiel.
Décidemment, pour les membres de la famille royale anglaise, les visites officielles dans la Caraïbe se suivent et se ressemblent. Un mois après le prince William, héritier de la couronne britannique, son oncle Edward, qui effectuait à son tour une visite officielle dans la région à l’occasion du jubilé de platine de la Reine Elizabeth II, a connu lui aussi une tournée pour le moins agitée.

En visite aux Bahamas, à Bélize et en Jamaïque le mois dernier, trois anciennes colonies britanniques encore membres du Commonwealth, le prince William et son épouse Kate, les héritiers de la couronne britannique avaient déjà ravivé les mouvements décoloniaux de la région et sabordé l’opération de communication planifiée par Buckingham Palace.

Les 3 étapes caribéennes avaient été marquées par une succession de manifestations et de déclarations dénonçant la monarchie, la Reine d’Angleterre est toujours formellement la cheffe d’état de ces pays pourtant indépendants, et surtout réclamant des excuses formelles de la part de la monarchie britannique et des réparations pour l’esclavage.

Bis repetita cette semaine, à l’occasion de la tournée caribéenne d’Edward, comte de Wessex, l’oncle du prince William.
Au programme cette fois, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les Grenadines et Antigua-et-Barbuda - également des royaumes du Commonwealth - où ils ont rencontré des athlètes, des habitants, des entrepreneurs et des artisans. 

A Sainte-Lucie, ils ont participé à un hommage destiné à marquer les 70 ans de règne d'Elizabeth II. Son "jubilé de platine" donnera lieu à quatre jours de festivités début juin au Royaume-Uni.

Le prince Edward a finalement annulé un déplacement à La Grenade. Annulation après consultation avec le gouvernement de la Grenade et sur les conseils du gouverneur général, et espèrent s'y rendre à une date ultérieure, a expliqué le palais.

Car encore une fois, des manifestations populaires et des prises de position de plus en plus fortes de la part des dirigeants caribéens.

Dans la foulée de la commission réparations du Caricom, plusieurs d’entre eux, dont les 1ers ministres d’Antigue et de Trinidad, ont même directement interpellé l’envoyé de la couronne pour réclamer moins de contritions et plus d’actions pour réparer les crimes dont Londres s’est rendu coupable et complice à travers la traite et l’esclavage.              

Ces revendications laissent présager des temps difficiles pour la monarchie, en particulier quand le prince Charles deviendra roi à la mort d'Elizabeth II, très populaire et très attachée au Commonwealth.
Souffrant de difficultés pour se déplacer, la reine de 96 ans passe de plus en plus le relais à ses enfants, en particulier à Charles, 73 ans, héritier de la couronne, ainsi qu'à son petit-fils William.