Travail en milieu carcéral : une affaire qui marche, au centre pénitentiaire de Baie-Mahault

Travail en milieu carcéral : le tour de France des prisons ©Lydia Quérin et Christian Danquin - Guadeloupe La 1ère
Une centaine de détenus du centre pénitentiaire de Baie-Mahault exerce une activité professionnelle, tout au long de l’année. Le Garde des Sceaux tient à faire la promotion du travail en milieu carcéral. C’est l’objet de l’opération baptisée "Tour de France du travail pénitentiaire", qui a fait escale en Guadeloupe, jeudi.

Les portes du centre pénitentiaire de Baie-Mahault, à Fond Sarail, ont été ouvertes à la presse, hier (jeudi 23 novembre 2023). Cet établissement faisait l’objet d’une étape du « Tour de France du travail pénitentiaire » ; une initiative du garde des Sceaux, Eric Dupont-Moretti, qui aspire à promouvoir le travail en milieu carcéral. Le ministre de la justice a un but : faire en sorte qu’un détenu sur deux devienne un salarié, d’ici 2027.

Mais pour cela, il faut convaincre des recruteurs de faire appel à cette main d'œuvre.

Un système gagnant-gagnant

Le site baie-mahaultien peut d’ores et déjà se vanter d’avoir 150 détenus répondant à cet objectif. Ces personnes exercent une activité professionnelle toute l’année.

175 mètres carrés d’atelier ont été installés dans les locaux, à leur intention. Un centre de démarchage téléphonique flambant neuf va prochainement être opérationnel, au profit d’une dizaine de travailleurs maintenus derrière les barreaux.

Parmi les employeurs locaux qui s’inscrivent dans cette dynamique, il y a Franck Phazian :

Ce n’est pas parce que quelqu’un a un mauvais parcours que ce n’est pas une pépite ! Chaque personne a un don en soi. Et donc, c’est donner la possibilité à ces personnes-là de s’épanouir, avec ce qu’ils ont, sans les juger.

Franck Phazian, responsable de Kazarecycle

Au rang des bénéfices promis aux entreprises qui recruteront des détenus, il est question du coût horaire moindre (5,18€/h).

Les salariés ainsi embauchés gagnent, eux, en estime de soi, ou encore en deniers, notamment pour payer leurs dettes à la société.

 

REPORTAGE/
Reporteur : Lydia Quérin
Reporteur d’images : Christian Danquin
Montage : Frédéric Peyron
Mixeur : Cédric Jean-Baptiste