Triste récolte pour la saison sucrière 2023

Le bassin cannier du Nord Basse-Terre
C'est dans un mois que la récolte sera considérée comme terminée. D'ores et déjà, les premiers bilans sont perspectibles et ils ne sont pas des meilleurs. Les difficultés se sont ajoutées les unes aux autres contribuant à une baisse de richesse de la canne récoltée et de fait, des revenus moindres que ceux que les planteurs auraient espéré.

2023 fera probablement partie de ces années que les planteurs préféreraient oublier. Et pour cause : cette année, rien ne leur aura été épargné.
La saison avait commencé avec un retard pour le début de la récolte en raison des différentes étapes des négociations pour la convention 2023-2028 qui ont tardé à se concrétiser.

A cela se sont ensuite ajoutées des conditions climatiques compliquées générant une considérable baisse de la richesse à 8,8 au lieu des 9.84 qu'ils attendaient.

Il y a trois ans, Didier Népos s'est lancé dans la canne. Il a choisi de devenir producteur de cannes. Installé à Sainte Rose, l'un des bassins où la situation aura été très compliquée et de ce fait, où la richesse est particulièrement en baisse.

Didier Népos à pied d'oeuvre pour garantir ses résultats futurs

Pour que le rendement des 6 hectares de son exploitation puisse se maintenir, il a dû investir dans des études de sols et de meilleurs fertilisants.

Mais malgré tous ces efforts, le résultat de cette saison cannière 2023 ne répondra pas du tout à ses attentes.

©Guadeloupe

Pour l'usine, il aura aussi fallu faire avec la qualité moindre des cannes livrées. Une pureté en baisse qui n'a pas manqué de baisser le niveau des recettes espérées.

Et pour l’UDCAG qui représente près de 700 planteurs sur la Basse Terre, la situation est dramatique.

©Guadeloupe

Les spécialistes s'accordent à dire qu'il s’agit là du plus mauvais taux enregistré depuis 2007.

À l’heure actuelle et selon l'usine, 72% de la surface plantée en cannes ont été récoltés, ce qui représente 290 500 tonnes. Et alors que la saison devrait s'achever le 9 août prochain, Gardel espère broyer jusqu'à 406 000 tonnes de cannes.

Quant à Marie-Galante, si la récolte 2023 affiche de meilleurs chiffres et un meilleur rendement que l'an dernier avec une meilleure richesse saccharimétrique que dans le reste de la Guadeloupe, l'île n'a pas encore atteint son plein régime de production.

Quant aux planteurs, ils veulent dès à présent réfléchir aux moyens dont ils devront se doter pour améliorer leurs résultats. Mais ils devront d'abord surmonter leur morosité et leur pessimisme. Ils veulent d'ailleurs espérer que les effets de la Convention 2023-2028 se feront déjà sentir dans la gestion de leur activité.