Troubles sociaux aux Antilles : l'assureur Generali suspend les souscriptions pour le risque d'entreprise

Barrage en cours à Case-Pilote en mrge de la mobilisation contre la vie chère (octobre 2024).
L'assureur italien Generali à travers sa filiale GFA Caraïbes a décidé de suspendre toute nouvelle souscription pour le risque d'entreprise aux Antilles. Présent depuis plus de 50 ans dans la région Antilles Guyane, les récents troubles sociaux, notamment en Martinique, le conduisent à revoir sa politique.

La raison est tout simplement comptable. Le coût des derniers troubles sociaux liés au combat contre la vie chère en Martinique s'élève à 20 millions d'euros. La même décision avait été prise en Nouvelle-Calédonie après les émeutes. L'assureur Generali a annoncé suspendre la souscription pour le risque d'entreprise aux Antilles. Régis Lemarchand directeur chargé du marché IARD de Generali qui s'est rendu en Martinique début novembre, s'est confié à l'Argus de l'Assurance sur les pertes importantes que le conflit social martiniquais a engendrées.

Suspendre, cela ne veut pas dire résilier les contrats, cela veut dire ne pas en prendre de nouveaux. Nous avons besoin d’avoir plus de visibilité sur le contexte social et sécuritaire qui est préoccupant.

Régis Lemarchand, directeur chargé du marché IARD de Generali

70 demandes d'indemnisations ont été enregistrées pour la seule Martinique. "Par rapport à la métropole, cela peut paraître faible mais quand on ramène ce montant à la taille du département, c’est extrêmement élevé " a-t-il précisé. L'essentiel des demandes est lié à des sinistres incendies dont les conséquences sont la destruction de bâtiments, d'outils de production et de pertes d'exploitations, comme souvent en risque d'entreprise.

Nous sommes obligés de prendre du recul et nous avons besoin d'un environnement sécurisé où il y a un maintien de l’ordre et de la cohésion sociale pour mutualiser les risques et faire face aux aléas. Nous avons plus de mal à obtenir des recours vis-à-vis de l’État, lorsque le maintien de l’ordre fait défaut. L’État doit honore les recours que nous lui présentons sans avoir besoin d’aller dans des actions judiciaires. Cette question importante vaut au titre des émeutes en 2023 en Métropole, de la Nouvelle-Calédonie et en Martinique.

Régis Lemarchand

La garantie « émeutes et mouvements populaires » n'a longtemps été qu'une modeste option des contrats d'assurance de dommages et pertes d'exploitation. Elle est aujourd'hui un sujet de préoccupation majeur pour le secteur de l'assurance.