Un an du non lieu chlordécone : la décision de justice a toujours un goût amer pour les proches du dossier

C'est pour débarrasser les bananeraies des Antilles des charançons que le chlordécone a été utilisé.
Il y a un an, la justice prononçait un non-lieu, dans l’affaire du scandale sanitaire chlordécone. Une décision qui était redoutée, au départ, par les élus locaux et les avocats en charge du dossier. Une décision judiciaire qui a aussi créé l’indignation chez les guadeloupéens, en raison des conséquences désastreuses, liées à l’utilisation de ce produit extrêmement toxique.

Alerté, en 2002, par des amis écologistes de Dunkerque en Hexagone, sur une cargaison de patate douce forte en chlordecone, le procureur avait ordonné que cette cargaison ne quitte même pas le port tant elle était dangereuse.

Harry Durimel constate qu’en Guadeloupe le chlordécone est utilisé sans problème et ainsi consommé par tous les guadeloupéens. S’en suit alors une plainte en 2006 initié par l’actuel maire de Pointe-à-Pitre. Et, selon lui, ce fut le début d’une guérilla judiciaire.

Après plus de seize années de procédure, la justice a prononcé un non-lieu définitif, il y’a un an le 5 janvier 2023, dans ce dossier du chlordécone. Une décision qualifiée de honteuse par la population chez qui la pilule ne passe pas, quand on mesure les dégâts liés à l’utilisation de ce pesticide.

Harry Durimel, le collectif d’avocat en charge et les organisations de lutte ont fait appel. Malgré tout, un an après, l’appel est toujours pendant…

Autorisé jusqu’en 1993 en Guadeloupe et en Martinique alors qu’il est interdit en Hexagone, le chlordécone ne sera banni aux Antilles que 15 ans après, à la suite des alertes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le résultat est flagrant, selon Santé publique France, plus de 90 % de la population adulte en Martinique et en Guadeloupe est contaminée par ce pesticide. Faisant des Antilles le territoire qui détient le record mondial de cancer de la prostate.