Un plan interministériel pour que l’égalité entre les femmes et les hommes ne soit pas un doux rêve

Plan interministériel pour l’égalité entre les femmes et les hommes 2023-2027, porté par la 1ère ministre Elisabeth Borne.
Violences, santé, disparités au travail, mentalité... le gouvernement a identifié quatre champs de lutte pour renforcer l’égalité entre les femmes et les hommes, dans le plan 2023-2027. Celui-ci vient en complément des actions mises en place durant le premier quinquennat Macron. La cheffe du gouvernement, Elisabeth Borne, fait de ce combat une priorité, arguant que "la République est une promesse d’égalité et d’émancipation".

La première ministre Elisabeth Borne l’a réaffirmé, ce mercredi 8 mars 2023, Journée internationale des droits des femmes, l’égalité entre les femmes et les hommes est "un combat clé" pour son gouvernement, qu’elle "mène personnellement". Le fait est que, malgré les nombreux combats menés et les victoires remportées, la "situation est encore loin d’être parfaite", constate la cheffe du gouvernement. Il y a encore fort à faire, dans la mesure où beaucoup voient leur progression professionnelle freinée, subissent des inégalités de salaires, sont confrontées à des attitudes sexistes et des violences encore trop souvent impunies.

Les inégalités entre les femmes et les hommes sont anciennes, ancrées. Elles imposent non seulement des actions fortes, constantes, résolues, mais aussi des changements culturels profonds dans tous les pans de notre société.

Elisabeth Borne, première ministre

D’où le plan d’action interministériel 2023-2027 dévoilé cette semaine. Celui-ci, qui compte plus de 100 mesure est décliné autour de quatre axes :

  • Lutte contre les violences faites aux femmes ;
  • Santé des femmes ;
  • Egalité professionnelle et économique ;
  • La culture de l’égalité.

Il est bien question, pour l’heure, de "renforcement" de l’égalité entre les sexes ; "nous mènerons le combat jusqu’au bout, jusqu’à l’égalité réelle", affirme en conclusion Elisabeth Borne.

Contre les violences

Notre premier défi, c’est la lutte contre les violences sexuelles et sexistes.

Elisabeth Borne, première ministre

200.000 femmes ont déposé plainte pour violences conjugales, en 2022. D’autres ne l’ont pas fait. Trop ne sont plus là pour en parler.
"Ces drames sont l’illustration de ce qui cloche dans notre société", affirme Isabelle Rome, la ministre déléguée auprès de la première ministre chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances.
Le plan gouvernemental entend assurer une protection intégrale et immédiate des femmes, mieux traiter les violences conjugales et leurs spécificités, mais aussi sanctionner les auteurs de violences sexuelles de manière plus effective.

Il est notamment question de la mise en place d’une plateforme permettant aux enquêteurs et aux magistrats d'avoir accès à des renseignements complets sur les mis en cause ou auteurs de ce type de violences. Le nombre de maison des femmes sera doublé ; il y en aura donc 100, déployées sur le territoire national, d’ici 2024.
Sur ce point, un maillage territorial homogène des dispositifs doit être assuré.

Pour la santé

Je tiens à ce que ce plan Égalité 2027 soit un accélérateur pour la santé des femmes.

Elisabeth Borne, première ministre

La santé est considérée, par les acteurs publics, comme un profond vecteur d’inégalités.
En la matière, l’exécutif entend améliorer la santé sexuelle et reproductive, mieux prendre en compte les spécificités de la santé des femmes, renforcer l’accès des femmes à la santé.

Cinq objectifs sont à atteindre. Il s’agit notamment de mieux accompagner les femmes à la suite d’une fausse couche, de renforcer l’accès des femmes aux différents modes de contraception et de prévention des Infections sexuellement transmissibles (IST), ou encore de renforcer la lutte contre la précarité menstruelle.

Egalité au travail

Parce que la culture de l’égalité doit pleinement s’ancrer dans le monde du travail, nous agirons pour l’égalité professionnelle. Nous développerons notamment le mentorat et nous lèverons les freins à l’entreprenariat féminin.

Elisabeth Borne, première ministre

Les actions gouvernementales s’attèleront à garantir l’accès des femmes aux mêmes opportunités professionnelles et aux mêmes niveaux de rémunération que les hommes. Les entreprises et la fonction publique ont un rôle à jouer pour atteindre cet objectif.
Les inégalités liées à la parentalité doivent aussi être combattues.
Un des leviers à actionner est la fiscalité, qui peut être mise au service de l’égalité, notamment via l’application de taux individualisés, pour le calcul du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu.

Les mentalités à changer

Nous devons mener un véritable changement culturel, autour de l’égalité entre les femmes et les hommes.

Elisabeth Borne, première ministre

Nous devons agir contre la misogynie et lutter contre les stéréotypes qui gangrènent notre société et polluent les esprits.

Isabelle Rome, ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances

La société doit se débarrasser des préjugés sur les filles et les garçons ; ce, dès le plus jeunes âge, car c’est très tôt que les enfants sont confrontés à des images qui affectent leur perception des genres et d’eux-mêmes, ce qui peut avoir pour conséquences d’altérer leur relation à l’autre.

Et, dans la mesure où la parité dans les filières scientifiques n’est pas réelle, un programme d’accompagnement de 10.000 jeunes filles à se former aux métiers de la tech sera déployé.

 

POUR ALLER PLUS LOIN/
Consulter le Plan interministériel pour l’égalité entre les femmes et les hommes (2023-2027).