Une manifestation pour demander l'annulation de l'expulsion de ressortissants haïtiens

Près d'une centaine de personnes étaient réunies, ce samedi 5 décembre, non loin de la sous-préfecture de Pointe-à-Pitre, pour dénoncer l'expulsion de ressortissants haïtiens, par vol charter spécialement affrêté, prévu lundi 7 décembre.  
Ils étaient plusieurs dizaines... Membres d'associations, sympathisants à la cause... Massés sur la place de la Victoire, à Pointe-à-Pitre, à quelques mètres de la sous-préfecture. Ce lundi 7 décembre, une trentaine de ressortissants haïtiens sera expulsé par vol charter.Une décision prise coinjointement par la préfecture et la sous-préfecture. Un non sens, pour les manifestations, qui ne comprennent pas la décision. 
 

Un sentiment d'injustice au sein de la communauté haïtienne

Haïtiens, Guadeloupéens et même Martiniquais étaient venus soutenir les associations Amnesty international Guadeloupe, la Fédération de la ligue des droits de l’Homme Guadeloupe, la Cimade, qui avaient lancé un appel à la mobilisation, après l'annonce de cette expulsion décidée par les autorités. En pleine pandémie... 
Ce sont donc des hommes "isolés", selon la préfecture qui, à bord d'un vol charter spécialement affrêté seront reconduits à la frontière.  
Une décision incompréhensible pour tous les manifestants. Parmi eux, de nombreux haïtiens installés en Guadeloupe depuis plusieurs années. Et c'est un sentiment d'injustice, ils le partagent tous.
 

Dialogue de sourds entre manifestants et autorités ?

Et pour beaucoup, en tête des revendications, la demande d'annulation de cet avion qui ramènera une trentaine de Haïtiens, dans un pays en proie à la violence et l'instabilité politique. Ces derniers mois, de nombreux meurtres et enlèvements ont fait la une des journaux du pays et d'ailleurs. De plus, des zones d'ombres demeurent quant au nombre réel de contaminés et de morts du coronavirus. 
Pour Johnny Désir, de l'association Tet Kolé, ce vol est "une honte pour la France".
L'Etat, de son côté semble inflexible. Dans un communiqué, que l'opération est menée dans le cadre de la lutte contre l’immigration irrégulière, dans le respect des règles de droits et procédures fixés. Assurant qu'un examen individuel de chaque situation a été fait.