Une nouvelle impulsion dans la lutte contre les violences conjugales

C'est en tout cas la volonté recherchée et affirmée par le comité local d'aide aux victimes qui s'est réuni la semaine dernière. Un comité pluriel placé sous la présidence du Préfet et du procureur de la République de Basse-Terre et qui rassemble tous les acteurs qui agissent en la matière

Avoir dans une même salle les services de l’État, notamment ceux de la Justice, l’ordre des avocats, la chambre départementale des
huissiers, la caisse d’allocations familiales, ainsi que les associations oeuvrant quotidiennement auprès des victimes et des auteurs : GUADAV France Victimes, Initiatives France Victimes, F.O.R.C.E.S., SJCE, SIANKA ALEFPA, SIAO 115, A.N.A.B.E.L.L.A, CIDFF, c'est avoir la dynamique d'action qui s'est mise en oeuvre depuis la constitution du Comité Local d'Aide aux Victimes, le CLAV.

Constitué à la suite de la circulaire du 3 septembre 2021 du Premier Ministre, relative à la gouvernance territoriale en matière de lutte contre les violences conjugales, le CLAV peut déjà afficher un premier bilan des mesures qu'il a immédiatement souhaité voir mises en oeuvre pour répondre aux urgences constatées sur le terrain. 

1- Le déploiement des bracelets anti-rapprochement sur le territoire (dispositifs permettant de géolocaliser une personne à protéger et un auteur réel ou présumé de violences conjugales). Ce bracelet constitue la réponse la plus forte, la plus contraignante et la plus protectrice en matière de violences conjugales. Elle permet ainsi de renforcer les dispositifs existants : téléphone grand danger
(TGD), interdictions de contact et de paraître à domicile…
2- Un soutien financier renforcé des associations intervenant dans la prise en charge des femmes victimes de violences. Des crédits complémentaires ont pu être accordés aux structures en charge decette problématique dans le prolongement du Grenelle et de la crise sanitaire, pour une prise en charge globale des victimes
3- Le renforcement de la capacité d’accueil grâce à la création de 20 nouvelles places d’hébergement pour femmes victimes de violences : 10 places d’hébergement d’urgence et 10 places de logement temporaire ont été allouées à la Guadeloupe. C’est l’association ALEFPA (CHRS SIANKA) qui les gère. L’accès à un hébergement ou à un logement constitue très souvent une mesure
urgente indispensable pour mettre une femme en sécurité d’un conjoint ou ex-conjoint violent ainsi que ses enfants, mais aussi un préalable à toute reconstruction tant psychologique que sociale pour une personne victime de telles violences.
4- La récente création du premier centre de prise en charge et de suivi des auteurs de violences (CPCA) en Guadeloupe, constitue d‘une part, une réponse pour les victimes et d‘autre part, un vecteur de responsabilisation des auteurs en facilitant leur accompagnement et leur suivi. Ainsi, ce centre poursuit également un objectif de prévention de la récidive.

De plus, le CLAV compte mettre en place un comité de pilotage « violences intrafamiliales » (réseau VIF) à qui il reviendra de « suivre les cas individuels et activer les dispositifs de protection des victimes ».

Pour rappel, les numéros d’urgences :
* 17 : Police-secours pour tous
* 3919 : Violence Femme Info
* 119 : Allo enfance en danger
* 114 : Pour les sourds et malentendants