Une nouvelle réglementation européenne sur les rhums est entrée en vigueur le 25 mai dernier. Elle fait la chasse à l’ajout de sucre et d’arômes artificiels.
Depuis le 25 mai dernier une nouvelle réglementation européenne sur les rhums est entrée en vigueur. Elle
fait la chasse à l’ajout de sucre et d’arômes artificiels.
Cette nouvelle législation a pour objectif d'améliorer l'information des consommateurs et la transparence sur la nature des produits qu’ils sont appelés à consommer avec modération.
Moins de rhums et davantage de liqueurs sur le marché européen
Désormais, tout rhum avec un taux de sucre supérieur à 20 grammes par litre sera classé dans la catégorie des boissons spiritueuses ou des liqueurs, mais ne pourra plus être appelé "rhum", en Europe.
Une législation qui touche directement les rhums sud-américains et philippins, et qui fait la part belle notamment aux rhums guadeloupéens et martiniquais. Ces derniers étant les seuls au monde à disposer d'une appelation d'origine contrôlée.
Selon des contrôles réalisés par la DGCCRF, la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes, en mai 2018 sur 53 rhums hors DOM-TOM, 44% comportaient "des anomalies concernant l’ajout d’arômes, de glycérol, et la mauvaise indication du degré d’alcool".
Selon Charles Larcher, président du Coderum, structure qui regroupe l'ensemble des distillateurs de la Martinique, "cette réglementation permet de cadrer l'importation des rhums qui ne sont pas produits en Outre-mer au niveau de la Communauté économique euroépenne. Il y avait trop de produits qui ressemblaient à des liqueurs, des produits avec des d'adjuvants, du sucre, des arômatisations, qui rentraient au niveau français et donc de l'Europe, qui s'appellent "rhums". Alors qu'en fait, ce sont des liqueurs".
Cette nouvelle législation européenne interdit donc l'utilisation de toute forme d'additifs comme les arômes. Exemple, si la vanille n'est pas apportée naturellement par le bois lors du vieillissement en fût et qu'elle est ajoutée artificiellement, le produit ne peut plus s'appeler "rhum".
La mention d'âge, facteur essentiel
Et enfin, la mention de vieillissement, ou d'âge doit être plus rigoureuse et plus précise.
La problématique de l'âge du rhum est très importante, parce que lorsque le rhum vieillit, dans nos chais, il perd 8% par an. Et donc, nous utlisons des rhums du même âge pour arriver à remplir à nouveau le fût. Tandis que d'autres territoires, notamment sud-américains rajoutaient du rhum blanc. Donc un rhum de 10 ans n'était pas un vrai rhum de 10 ans.
La réglementation européenne vient donc clarifier les étiquettes pour le consommateur. Ce qui pourrait ouvrir de nouveaux marchés aux rhums antillais.