Dès le retour de l'électricité, tout s'emballe pour Serge, technicien informatique. Les coupures de courant plombent son activité.
Sans électricité, on ne peut pas faire d'interventions à distance pour les clients. Il y a des particuliers, des professionnels qui font appel à nous. Pour les diagnostics matériels, on ne peut rien faire non plus.
Serge Naime, technicien informatique
Chaque jour dans ce magasin, on répare aussi les ordinateurs ou les consoles de jeux. La coupure de mercredi s’est éternisée, six heures sans électricité et autant de retard sur le carnet de commandes.
Sylvia, la patronne a les nerfs à fleur de peau.
Avec la petite structure que j’ai, je ne peux pas me procurer un gros groupe (électrogène) pour pouvoir faire fonctionner mon entreprise. Donc pas d’électricité, pour moi, c’est égal au chômage technique. Cela veut dire que je dois me débrouiller pour pouvoir payer mes employés qui n’ont pas pu travailler. Donc ces fonds-là, je ne suis pas magicienne, il faut que je les fasse rentrer et là, je ne peux pas.
Sylvia Coppee, gérante d'entreprise de réparation informatique
Dyenaba est pâtissière, mais en ce début d’après-midi, les fourneaux resteront éteints
C'est assez agaçant dans la mesure où j'ai des commandes en cours et je ne peux pas les assurer.
La jeune chef d'entreprise était également au chômage technique la veille, pendant plusieurs heures. Elle a dû annuler une commande.
Sans électricité, pas de recette et pire encore pour la pâtissière dont le congélateur a lâché durant un délestage.
J'ai eu des pertes, notamment des entremets, des bases de biscuits qui devaient être préparés. C'est énorme. Je suis une petite entreprise, je vis de ça. Je ne travaille pas à côté. C'est énorme.
Dyenaba Virolan, pâtissière
Mais pour elle, c’est aussi la double peine. "S'il n’y a pas d'électricité, il n'y a pas d'eau non plus parce que j'ai une citerne qui est reliée électriquement" confie-t-elle.
Il y a huit ans, la jeune femme a investi ses économies pour ouvrir son entreprise. Depuis, elle bataille pour la faire vivre.
Nous sommes pris en otage. Nous ne pouvons pas exercer notre activité alors que nous payons les charges et l'électricité pour ne pas être pénalisés. Et, d’un autre côté, on nous l'enlève et on nous empêche de travailler. C’est notre gagne-pain. Si on ne travaille pas, on n’a pas d’entrée d’argent.
Dyenaba
Les petites entreprises sont aussi les plus fragiles. Sans groupe électrogène et sans énergie solaire, leur horloge s'arrête à chaque coupure d’électricité.