Vie chère en Guadeloupe : l’UGTG en ordre de bataille pour attaquer le mal à la racine

Conference nationale de rentrée des délégués syndicaux de l'UGTG - 16/10/2024.
Le système dans lequel évolue la population guadeloupéenne ne lui convient pas, de l’avis des militant syndicaux de l’UGTG, qui ont fait leur rentrée, mardi. Ils entendent renforcer leurs différentes sections, dans le but de mener une large mobilisation, contre la vie chère, mais pas seulement. C’est de la source du coût de la vie, localement, qu’ils entendent venir à bout.

L’Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG) a rassemblé ses troupes, hier (mardi 15 octobre 2024), à la médiathèque "Paul Mado" de Baie-Mahault. Le syndicat a fait sa rentrée, lors d’une conférence nationale des délégués des différentes sections professionnelles. C’était l’occasion, pour les dirigeants, de faire savoir à tous que les luttes pour faire respecter les droits des salariés sont toujours d’actualité.

Dans un contexte social délétère, l’UGTG invite les Guadeloupéens à se mobiliser pour mettre en place la riposte.

Vie chère : la nécessité d’attaquer le mal à la racine

La vie chère est une problématique qui justifierait une mobilisation, comme en Martinique, selon Maité Hubert M’Toumo. Mais la secrétaire générale de l’UGTG estime le problème est beaucoup plus large. Or, l’UGTG entend le combattre à la racine.

Nous n’allons pas nous battre que contre la vie chère, mais contre un réel système de "pwofitasyon*" qui est en place et qui est sciemment organisé. C’est pour ça que nous devons mettre en place une plateforme de revendications prenant en compte l’ensemble des problématiques que nous avons en Guadeloupe. C’est un problème politique. Il faut que nous nous mobilisions et que nous fassions face aux profitants, pour leur dire qu’on n’accepte pas la manière dont ils nous traitent, ce qu’ils nous réservent.

Maïté Hubert M’Toumo, secrétaire générale de l’UGTG [Traduction du créole]

Nestorius Favel (à gauche) et Maité Hubert M’Toumo (à droite) de l'Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG) - 15/10/2024.

L’UGTG milite pour que le pays soit à l’image de sa population et pensé pour sa population.

Un appel à une mobilisation "massive"

L’actuelle crise sociale qui sévit en Martinique en dit long sur la réponse de l’Etat, une fois de plus, du point de vue de la dirigeante syndicale.

Prenons l’exemple sur ce qui se passe en Martinique : la seule réponse de "l’Etat français", c’est toujours la répression ! Si on s’appuie sur notre expérience de lutte, sur les combats que nous avons déjà menés, notamment en 2009, où les travailleurs et le peuple guadeloupéen ont élaboré une véritable plateforme de revendications et un véritable projet de société. Ils ont diabolisé ce travail, ils ont craché dessus. Aujourd’hui, les problématiques de l’époque sont à nouveaux d’actualité.

Maïté Hubert M’Toumo, secrétaire générale de l’UGTG [Traduction du créole]

Il est donc temps de retourner massivement dans la rue, avec une plateforme actualisée, martèle Maité Hubert M’Toumo, pour en finir avec un système qui ne correspond pas aux réalités locales.

Maïté Hubert M’Toumo, secrétaire générale de l’UGTG ©Jean-Marie Mavounzy - Guadeloupe La 1ère

Les autres sujets à revendications ont été listés, lors de la conférence de l’UGTG : la santé, l’eau, l’éducation, la qualité de l’air... "rien ne va" constatent les militants syndicaux, qui appellent à une "rupture", une "riposte" et une "libération sociale", via un "rapport de force".

Conference nationale de rentrée des délégués syndicaux de l'UGTG avec, au premier plan, Elie Domota, leader du LKP (à gauche) - 16/10/2024.

*Nota Bene : Le terme "pwofitasyon" est devenu populaire en Guadeloupe lors de la grève générale de 2009, orchestrée par le collectif "Liyannaj Kont Pwofitasyon" (LKP). Il fait référence à un dit"système capitaliste, colonial et de monopoles", que les militants pointent du doigt comme source d’inégalités et de vie chère dans les Antilles françaises.