Voile : la première "Route du Pardon"

Voile : la première route du Pardon ©Emmanuel Gire - Outremer la 1ère
La toute première "Route du Pardon" s'est élancée de Saint-Malo, d'où sont partis tant de bateaux sur l'océan Atlantique. Mais cette route a un double sens, la mémoire malouine veut demander pardon pour sa participation au commerce triangulaire des 17ème et 18ème siècles, et un skipper veut demander pardon à l'océan d'avoir triché l'an dernier. Une quête philosophique en quelque sorte, pour un skipper et pour un organisateur, rassemblés dans un nouveau défi à la voile. Car c'est avant tout sur l'eau que ce pardon va s'effectuer.

Il est 7h10 vendredi 22 mars au matin lorsque le monocoque de Benoît Tuduri nommé "En cavale" passe la ligne de la première "Route du Pardon". Un symbole pour lui mais aussi pour le lieu de départ, Saint-Malo. Cette route, c'est l'idée de Daniel Doize, enseignant, écrivain et aventurier. Car on le sait, certaines fortunes malouines se sont construites sur le commerce triangulaire. Alors pour se faire pardonner ce douloureux passé, Daniel a créé cette épreuve qui part dans le sillage du commerce triangulaire et qui va permettre de se souvenir pour ne pas reproduire. 

Saint-Malo, Gorée au Sénégal, Fort-de-France, Pointe-à-Pitre et retour

Pour cette première route, un marin va faire la course, Benoît Tuduri. Car pour lui faire cette course c'est se faire pardonner sa suspension par la Fédération Française de Voile pour tricherie dans la Solitaire du Figaro. Et l'esprit de cette épreuve c'est vraiment cela, à la fois un rendez-vous avec l'histoire de la traite et de l'esclavage et un rendez-vous avec soi-même pour tous ceux qui recherchent le pardon.

Benoît espère faire la route en moins de 50 jours et se reconstruire pendant ce parcours initiatique. Quant à Daniel Doize, il veut croire en la pérennité de cette "Route du Pardon".