Réunis le 7 juin 2022 dans les locaux de l’ARS Guyane, des associations de prévention des violences sexuelles et d’aide aux victimes, des sages-femmes du réseau Périnat, de la protection maternelle et infantile (PMI), du planning familial, des services sociaux, des magistrats ou encore d’Isabelle Hidair-Krivsky, déléguée régionale aux droits des femmes et à l’égalité, ont échangé sur l’amélioration des conditions de prises en charge des victimes de violences sexuelles en Guyane.
Plusieurs projets ont été élaborés. Notamment la formation des professionnels de santé en la matière. Deux jours de formation vont être mis en place afin que ces derniers apprennent à repérer les victimes de violences et par la même occasion, mieux les accompagner. Des sessions qui devraient se dérouler entre septembre à Cayenne et en janvier 2023 à Saint-Laurent du Maroni.
Un dispositif organisé par le réseau Périnat, l’Arbre fromager et l’Association guyanaise d’aide aux victimes (Agav).
Autre proposition, la traduction et l’adaptation pour le territoire, du violentomètre. Cet outil créé en 2018 par la Mairie de Paris, l’Observatoire de Seine-Saint-Denis des violences faites aux femmes et l’association En Avant Toute(s) permet d’aider à repérer la violence dans le couple.
L’idée d’utiliser une BD pour échanger sur la problématique des violences sexuelles aux adolescents a été également abordée.
Ces travaux vont se poursuivre dans les prochains mois dans un seul objectif : pouvoir élaborer une feuille de route qui fixera les orientations pour les deux années à venir.
Les violences sexuelles en Guyane en quelques chiffres
Entre 2019 et 2020, le Docteur Victoire Menseau s’est plongée dans les 400 dossiers traités par l’unité médico-judicaire (UMJ) de l’hôpital de Cayenne. Ses travaux ont permis de faire un état des lieux des violences sexuelles sur notre territoire. Premier constat : la moitié des victimes de violences sexuelles ont moins de 13 ans
Parmi les 400 victimes :
- On compte 7 femmes pour 1 homme
- La moyenne d’âge chez les garçons est de 5 à 10 ans
- La moyenne d’âge chez les filles de 10 à 15 ans
- L’agresseur est quasi exclusivement un homme (99,2 %)
- La victime connait dans la plupart des cas son agresseur (86,7%), généralement issue de l’entourage.
Source : lettre pro du 8 juin 2022 Ars Guyane