Rodolphe Alexandre ou l'alternative du diable

Pour Rodolphe Alexandre, l'important c'est le pacte d'avenir, pas question pour l'instant de durcir les relations avec l'Etat.
Dans la guerre désormais ouverte entre Marie-Laure Phinéra-Horth et Alex Weimert, si Guyane 73 a choisi son camp, celui du candidat Weimert, son président, Rodolphe Alexandre réserve pour l'instant sa parole. Mais de quelle latitude d'action dispose t-il dans un débat aux accents cornéliens?
Les options ne manquent pas  et pourtant les choix sont impossibles! Ainsi pourrait-on résumer, à maints égards, la situation particulière dans laquelle se trouve le leader du mouvement Guyane 73. Dans le bras de fer engagé entre la maire Marie-Laure Phinéra-Horth et son futur ex colistier, ex deuxième adjoint et désormais adversaire déclaré Alex Weimert, Rodolphe Alexandre expérimente la position bien délicate de l'écartelé. Ecartelé, tout d'abord, entre le désir bien compris chez ce politique "susceptible" de laver l'affront que lui a fait subir Marie-Laure Phinéra-Horth. A savoir la rupture d'une sorte de serment d'allégeance conclu en 2010 lors de son accession par cession au fauteuil de maire. Une "trahison" si tant que cela existe en politique, qui mérite punition. Haut châtiment d'ailleurs réclamé par certains colistiers de 2008.
Comment donc punir celle qui a pactisé avec les ennemis Walwari, PSG et s'est permis, suprême offense, de se détourner de son faiseur de reine!


Battre la pécheresse

Première option : battre la pécheresse sur le terrain même de sa culpabilité : monter une liste, se présenter contre elle et au terme d'une campagne acide lui ôter tout avenir politique. Stratégie envisagée, selon certaines sources, dès l'annonce de candidature de Marie-Laure Phinéra-Horth. Hypothèse écartée depuis car non sans danger pour son auteur. En effet le Rodolphe Alexandre de 2014 est-il en mesure de battre la maire sortante même en deux rounds, deux tours de scrutin? Rien n'est moins sur! Erodée par six années de pouvoir, la popularité de l'ex maire de Cayenne, toujours président de la CACL et de la Région Guyane est aujourd'hui sans commune mesure avec l'aura dont bénéficiait "Rodolphe" en mars 2008. D'où grand danger, si affrontement frontal il y a !


Armer un bras

Deuxième option : se ranger derrière un candidat issu de la majorité municipale mais en guerre ouverte avec la maire sortante. Là aussi le risque est grand. Car il faudrait que ce candidat, bras armé de la vengeance, présente toutes les garanties de succès. Alex Weimert est peut-être un fidèle parmi les fidèles mais cela n'en fait pas un outsider capable de coiffer la candidate Phinéra-Horth au poteau. Dans ce cas de figure mieux vaut un soutien du bout des lèvres ou exprimé par les chevaux légers de Guyane 73. Mais là encore c'est un gros risque pour qui veut concourir en 2015 à la présidence de l'Assemblée Unique. Un concours qui ne tolérera pas une tâche sur son curriculum vitae lié à un quelconque échec aux municipales. Une voie qui semble donc périlleuse et à écarter


Ne rien faire, ne rien dire

Troisième option : ne rien faire, ne rien dire et une nouvelle fois être absent du débat politique comme aux législatives de 2012. Ce qui pourrait être la pire des trois options! Cela signifierait que la parole forte qui avait mobilisé aux municipales de 2008 et transcendé en 2010 aux régionales est aujourd'hui complètement éteinte, sans écho.

En résumé Rodolphe Alexandre,l'historien serait-il au coeur d'un moment d'histoire politique qui le dépasse? Espace et temps où quelque soit la décision qu'il prendra, cette même histoire s'en rappellera. En politique on appelle cela, l'alternative du diable.