#TDG 2014 : Patrice Ringuet l'homme en jaune

28 ans et déjà une vie consacrée au vélo. Patrice Ringuet réalise un rêve celui de remporter, comme son père Sylvère, comme son cousin Jean, un Tour de Guyane. Il y a mis cette année, toutes ses forces et concrétise l'espoir de toute une population d'assister au sacre en jaune d'un enfant du pays.
En 2013 Patrice Ringuet, à la veille du Tour de Guyane, déclarait " ... il n'y a que le Vélo Club de Kourou qui peut me permettre de gagner le tour!". C'est chose faite avec son club et les coureurs locaux réunis dans une belle solidarité pour qu'enfin émerge au plus haut niveau local l'un d'entre eux. Mais cela revient aussi à Patrice lui-même qui a su patienter, le temps de se faire une situation professionnelle et d'acquérir la maturité sportive qui permet de gérer au mieux ses qualités et la pression des grandes compétitions.
Le champion a su mettre et conserver autour de lui les conditions de sa réussite. D'abord l'abnégation du sportif qui s'entraîne tous les jours et ne s'autorise aucun manquement. Il le dit lui-même "travail, vélo, dodo!". Tel est le quotidien du kouroucien, un tryptique imparable  pour celui qui vise l'excellence.

Un entourage familial exceptionnel

(De gauche à droite) Teddy Ringuet, Patrice Ringuet et leur père Sylvère Ringuet.
Mais Patrice est certainement mieux loti que d'autres. Il est fils d'un champion Sylvère Ringuet et d'une entraîneuse fédérale de cyclisme Monique Buzaré Ringuet. Les Ringuet,les Buzaré, des familles vouées au vélo. Autant dire qu'il est difficile pour les enfants d'adopter un autre sport que le cyclisme.
Patrice suit à la lettre les recommandations de sa mère qui l'entraîne ainsi que son frère Teddy depuis son plus jeune âge. Monique lui prépare ses programmes d'entraînement qu'il réalise le plus souvent seul. Elle l'a aussi initié à la diététique sportive. Sa victoire au championnat de Guyane 2014, Patrice l'a dédiée à sa mère. Sylvère son père est plus discret mais il suit de très près son cadet qui n'était pas né quand lui en 1980 remportait Le trophée du Littoral
Patrice Ringuet vient d'accomplir un de ses rêves : figurer au palmarès des vainqueurs du Tour de Guyane et termine ainsi la rédaction d'une nouvelle page de l'histoire du cyclisme guyanais.  

Voir ou revoir  : Les Cadors 2013 - Patrice Ringuet


Portrait de Monique Buzaré-Ringuet (août 2009)
Nous sommes en 2009, Monique pour la énième fois de sa vie accompagne ses fils Patrice et Teddy en course sur le Tour de Guyane. Teddy porte le maillot rose qu'il gardera jusqu'au terme de la compétition.

Monique une femme simple, ouverte extrêmement conviviale est dans le vélo depuis l’âge de 14 ans, elle encourageait alors … Sylvère Ringuet du VCG. Cela s’est terminé par une alliance et la  naissance de trois garçons : Sylvain, Patrice et Teddy.
A la fin de cette 7ème étape, no stress pour Monique. Elle me dit « tu sais, Catherine, je dis toujours à mes enfants : seul Dieu sait l’avenir ! ». Donc elle attend dimanche après midi sereinement, loin apparemment des pronostics qui vont bon train sur les chances de Teddy de remporter le tour.
Jeune retraité, elle se consacre à sa famille et aux jeunes de son club, l’USLM Montjoly. Eh oui, ses fils pédalent pour le VCK, elle, est restée dans le cocon familial. On le sait il y a 4 grandes familles du vélo en Guyane, les Daniel, les Fraumar, les Buzaré, les Ringuet. Donc, Monique n’échappe pas à sa condition et œuvre avec ses frères pour le cyclisme. Elle entraîne les minimes et cadets, environ 40 gamins et distille ses conseils aux juniors et seniors. Arbitre national, cette femme s’est donnée les moyens d’être efficace. Titulaire d’un BEESAC, Brevet d’Etat d’Educateur Sportif des Activités du Cyclisme depuis 2006, d’un BF3 route, Brevet Fédéral 3ème degré obtenu en 2004 et depuis cette année d’un BF3 piste ! Voilà une dame bien capée, qui se rend maintenant régulièrement en Guadeloupe pour arbitrer des compétitions sur piste. Pour les derniers championnats de France qui se sont déroulés fin juillet, elle a même participé à l’entraînement des guadeloupéens. Étonnante, la dame au chapeau, elle arbore  souvent un couvre chef noir quand ce n’est pas un panama, mais elle ne déteste pas la casquette. Elle travaille, bien sur, avec le Comité et sur le Tour, elle a un rôle important. Cela ne l’empêche pas de jeter un œil vigilant sur le dernier, Teddy qui est encore à la maison. Elle ne croit pas qu’il continuera le vélo de manière aussi intensive, son activité professionnelle, camionneur super poids lourds, qui prime sur le reste est difficile. Bon, mais comme elle dit « seul Dieu sait l’avenir ». Félicitations, Madame Buzaré !