En Guyane, le nombre de demandeurs d’asile a plus que doublé par rapport à l’an dernier. La grande majorité des candidats à l’asile sont des ressortissants haïtiens ou dominicains, la plupart étant débouté.
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Depuis le 1er janvier, plus de 1500 demandes d’asile ont été déposées à la préfecture de Guyane, soit déjà plus du double de l’an dernier. 75 % des demandeurs sont des ressortissants haïtiens, 12 % viennent de la République Dominicaine, selon la préfecture. Phénomène nouveau et médiatisé, les demandeurs venus de Syrie, d’Irak ou du Liban représentent à peine 4 % du total. Si les demandeurs venus de zone en guerre obtiennent en général le statut de réfugiés, en revanche, la plupart des autres voient leur requête rejetée : en Guyane, 94 % des candidats à l’asile sont déboutés. Dans le département, les demandeurs d’asile sont confrontés au manque de capacité d’hébergement : 100 places pour 1500 demandeurs. Certains deviennent donc des squatteurs, les autres se débrouillent comme ils peuvent. Autre problème : l’absence en Guyane de l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides. Or, seul l’OFPRA peut instruire les demandes d’asile. En Guyane, les dossiers sont donc enregistrés par la préfecture, à Cayenne, puis transmis à l’antenne de l’OFPRA aux Antilles. Face à l’augmentation rapide des demandeurs, ce service manque de personnel, ce qui allonge les délais d’attente pour une décision : deux ans en moyenne. Pour faciliter le traitement des dossiers, à Cayenne, la préfecture plaide pour la création en Guyane d’une antenne de l’OFPRA.
Le reportage de Laurent Marot
Le reportage de Laurent Marot